Découvrez La révoltante histoire de l’esclavage des Libanais au Cameroun

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C’est un témoignage du lanceur d’alerte Boris Bertolt qui invite la rédaction camerounweb à le découvrir.

Je tiens à préciser que je n’ai jamais travaillé chez Orca auparavant. Mais je sais que le directeur d’Orca est le grand frère de celui qui était mon employeur. C’est une famille qui possède l’Orca, la Quincaillerie Sonecom, le restaurant Le Baron et le glacier Ci-Gousta.

J’ai commencé mon aventure avec eux fin 2017 à Ci-gusta dans le quartier de Fouda en tant que plongeur. Mais j’ai tout fait là-bas, mais sans salaire ni motivation substantiels.

Lorsqu’ils décident d’ouvrir le restaurant, ils commencent par la pizza. Ils n’avaient rien trouvé de commun en termes d’heures et de salaires avec le solo de pizza qu’ils avaient contacté. Je suggère de prendre cette position lorsque quelqu’un m’explique certaines choses.

Je souligne ici que j’entrerai dans cette structure avec une maîtrise en économie en poche, dans l’espoir que l’entreprise sera en pleine croissance et que je pourrai prendre une position cadre avec mon cursus académique.

On me confie donc la section pizza, dans laquelle je fais mes preuves malgré mon innovation. Mais mon salaire n’a jamais augmenté, toujours 50 miles. Jusqu’à présent, j’ai encore l’espoir qu’un jour les choses changeront. Avec ces gens, nous avons plus de vie.

Au cours des 2 années que j’ai passées avec eux, je n’ai participé à aucun événement dans ma famille. Que ce soit les vacances ou les fêtes de fin d’année, ça marche toujours.

Pas de vacances, le seul jour que tous les employés ont eu était le lundi comme jour de congé.
En 2018, nous amènerons à l’intersection Bastos, où nous ouvrirons tout le restaurant Le Baron sans oublier l’Icecie Ci-Gusta.

Le personnel s’agrandit, la majorité sont des Camerounais. Nous abattons une fourmi au travail sur près de 20 Camerounais, notre masse salariale n’atteignait pas 1 million.

Les Libanais sont les chefs qui sont logés et nourris avec des salaires compris entre 1 500 000 et 3 000 000 par mois. Les Camerounais n’ont aucun avantage, pas même la ration alimentaire dans un restaurant.

Notre pain quotidien était les insultes: yagmare = animal, kara = caca; parfois même la violence physique. J’ai été victime avec d’autres collègues.
Après 1 an de service sans source de motivation, plus aucune opportunité de carrière. Je commence à exercer mes droits.

Je vois que les Libanais avaient droit à des congés payés annuels, mais pas les Camerounais. Certains de mes frères qui avaient incorporé cette structure avant moi ont servi deux ans sans congé annuel.

Alors je demande la permission, les Libanais refusent. Dans tout ça, je travaillais dans une chaleur infernale dans le four à pizza, je n’ai jamais eu de boîte de lait. J’ai vu ma santé se détériorer chaque jour.

Je décide d’arrêter de travailler s’ils ne me laissent pas le temps. Là, les Libanais m’ont dit qu’il me donnerait les vacances, mais ce n’était pas payé. Je ne suis pas d’accord et lui dis que je ne partirai pas sans vacances. En fin de compte, ils me donnent des vacances payées. Je suis le tout premier Camerounais à quitter le baron. Je deviens une menace pour elle. C’est le début de ma libération.

Mes autres frères camerounais, personne n’a jamais osé dire quoi que ce soit. De peur de perdre leur emploi car une direction machiavélique y règne. Menacés de licenciement tous les jours, on leur a dit que le travail est rare au Cameroun et que les Camerounais peuvent travailler à tout prix. C’est une aubaine pour mes frères de demander aussi un bal de vacances.

Je suis l’homme à tuer de peur de traîner mes frères. De retour de vacances, je serai licencié après seulement une semaine de travail, ce qui entraînera un licenciement. Pas de culpabilité, pas d’avertissement …..
Simplement parce que j’ai échangé mes heures de travail avec mon collègue. Je devais travailler un mercredi matin et mon collègue avec qui je travaillais dans la section pizza devait travailler le soir.

Alors je lui ai demandé de travailler pendant mes heures le matin parce que je devais aller voir ma fille qui était malade et qui était urgente. Ce qu’il avait accepté et fait sans problème. Nous n’avons pas été les premiers à échanger des heures dans la cuisine.

Ce mercredi vers 11 heures, j’ai reçu un appel me disant que le patron aimerait me voir de toute urgence si je ne pars pas, que j’oublierai mon travail et que je n’irai plus dans son restaurant.

Je lui dis que je ne peux pas aller au restaurant. Je lui demande s’il y a un problème et il me dit qu’il ne sait pas. Nous lui hurlons dessus et lui demandons pourquoi il vient travailler le matin.

Je devais être de service à 15 heures.J’ai essayé d’arriver avant 15 heures. Demandez au patron d’expliquer pourquoi. Quand je suis arrivé à son bureau, je n’ai pas pu dire un mot; Demandez-moi de sortir de son bureau et d’avoir mes licenciements trois jours et mon salaire réduit.

C’est comme ça que je conteste ce mise â pied qui aboutira au licenciement.
Je porte l’affaire aux affaires sociales, j’ai gain de cause. On tranche que la societé doit m’indamniser. Il devrait me verser près de 600 milles. La dame qui representait la partie libanaise, une camerounaise comme moi decide qu’on ne doit pas me payer et signe le PV de non conciliation. Elle justifie dans le PV que je ne merite pas ce que je reclame et j’etais en periode d’essai, en plus c’est leur societé qui m’avait formée.

Jusqu’à mon depart de ce restaurant, aucun camerounais n’avait de contrat de travail, ni d’affiliation à CNPS. Pas de chef de personnel.

Je souligne ici que tout ceux que les camerounais subissent dans ses société, c’est avec la collaboration des autres camerounais. La dame qui representait les libanais à l’inspection du travaille n’etait pas employé au baron, ni chef du personnel. Mais c’est elle qu’on appelait pour venir traiter nos probleme.

Elle ne cherchait jamais à connaitre les conditions de travail des employés et c’est elle qui declarait les impots. Pourtant aucune comptabilité n’existait dans cette maison. Le libanais seul connaissait son chiffre d’affaire.

Jusqu’aujourd’hui, j’ai pas été indemnisé. Voila ce que je peux dire pour le moment. Merci!”

REF: www.camerounweb.com

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