Épervier : comment les contrôleurs financiers facilitent les détournements de fonds publics

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En effet, elles constituent l’un des maillons importants de la chaîne des dépenses de l’État. Voici les stratégies et les effets de leurs opérations frauduleuses contre l’État et les usagers.

« Nous devons être dans la boîte ici avec tous les acteurs de la chaîne de mise en œuvre des dépenses publiques. L’ordonnateur délégué à qui je ne reproche rien, le contrôleur financier qui travaille en toute indépendance, le comptable… Il faut les faire venir comme complices », a déclaré Edgar Alain Mebe Ngo’o lors de la séance du 15 juillet 2021 à la affaire pénale judiciaire spéciale (Tcs).

A noter que l’ancien ministre est accusé, entre autres, d’avoir puisé dans le trésor de l’Etat à travers dix marchés spéciaux dits fictifs et trois autres classés « fictifs » et « surfacturés », pour un peu plus « d’un milliard de FCFA ». de francs prétendument occultés, et bien d’autres faits portant la facture totale devant les juges à près de 26 milliards de francs CFA.

Par ailleurs, ce cadastre du régime de Yaoundé prétend au cours de son enquête principale que le document relatif à l’ordre de paiement de 39 729 600 milliards de FCFA a été visé par le contrôleur financier de l’époque avec la mention « dépense validée ».

C’est alors que le document est remis à l’ordonnateur délégué qui confirme la « régularité et la conformité des contrats », a-t-il précisé. Autrement dit, les contrôleurs financiers (CF), pour ainsi dire, font bien partie de la chaîne de la dépense publique ; ils devraient donc faire l’objet d’une attention particulière dans la lutte contre les détournements de fonds publics.

De plus, quelques photos de ces « hommes dans ou dans l’ombre » vous plongeront au cœur de la face cachée de l’immense iceberg qu’est le DBP.

En effet, ce n’est pas une première d’impliquer les contrôleurs financiers dans des manœuvres qui conduisent à des détournements de fonds publics. Plusieurs sont déjà tombés dans les mailles du filet de la justice. Par exemple, le ministère de l’Enseignement secondaire (Minesec) s’est opposé à 26 employés du même ministère dans le cadre de procédures judiciaires. Ils ont dû s’expliquer aux Tcs.

Enfin, ce dossier montre que Dame Eboutou Akono, ép. Minlo, responsable des finances et ancien contrôleur financier, a été condamné à une peine privative de liberté en 2017 pour avoir facilité le détournement de 60,44 millions de FCFA de frais de mission fictifs, au même titre que ses coaccusés, ancien directeur des examens et concours. , Rouly Mbila (décaissements irréguliers de 316.349.986 FCFA), Akoa Akoa Nicodème (ancien Inspecteur Général des Services (771.985 millions FCFA), Mvondo Mvondo Augustin, ancien Coordinateur Exécutif de la Cellule Projets PPTE (90,754 865 millions FCFA) et le Gestionnaire Ad Hoc d’avance de fonds, Ateba André Marie (12,4 millions de FCFA).

La liste n’est pas exhaustive étant donné la pléthore de cas qui se retrouvent quotidiennement à Tes et impliquant des agents du Minfi et d’autres ministères.

Validation et illégalité

Les contrôleurs financiers employés par l’État, qui sont très peu au premier plan, doivent donc être mis à l’index pour beaucoup dans le cadre du détournement de fonds publics, ceux qui sont au cœur de la validation des marchés. .

« Une enquête menée à cet effet a montré que les gestionnaires de crédit corrompus représentent près de 89 % des gestionnaires », explique Etienne Djomatchoua, le secrétaire général du Sypremap, le syndicat national des prestataires de marchés publics, dont la mission est de travailler avec les institutions publiques pour assainir le secteur des marchés publics. Ceci, selon le syndicat, est au cœur de nombreux scandales financiers.

Le 29 avril 2021, dans le cadre de la réunion réunissant le ministre délégué à la présidence de la république chargé du contrôle supérieur de l’Etat (Consupé), le ministère des Finances (Minfi) et d’autres services de l’État, les participants ont compté sur le thème  » Sécuriser et protéger les biens publics dans le cadre de la gestion des marchés publics pour un Cameroun émergent ».

De l’intervention d’un responsable du Minfi, on conclut que parmi les acteurs à interroger se trouvent les contrôleurs financiers qui sont souvent « les intermédiaires » dans ce détournement de fonds publics (DBP), notamment ceux qui sont actifs dans des domaines où les procédures de contrôle ne sont pas automatisés.

À l’avenir, les membres du syndicat ont fait valoir que 24 % des bons de commande sont vendus avant le lancement du budget ou l’ouverture des lignes de crédit, et que « 18 % des bons de commande ne sont pas livrés, mais payés ».

Il s’agit notamment de tous les contrats conclus contre paiement par l’Etat, qui peut faire appel à des opérateurs économiques privés pour répondre à ses besoins de travaux, fournitures ou services avec un ou plusieurs opérateurs économiques. Les collectivités locales décentralisées font partie des poches d’évasion des fonds publics, a-t-il déclaré lors de l’échange. C’est avec l’aide des contrôleurs financiers, qu’on a insisté car l’entrée « payante ».

Dans un entretien au Quotidien Emergence le 1er mai 2021, Etienne Djomatchoua, secrétaire général du Sypremap, estime que « tous les secteurs sont touchés ; aucun secteur n’est épargné, de la fourniture de biens et services à la fourniture de chantiers en passant par la fourniture d’équipements et de mobilier de bureau ».

« Ce n’est pas moi qui vais vous aider à dénombrer les chantiers abandonnés sur les routes goudronnées sur du papier reçu et payé par le contribuable. Vous avez certainement de meilleurs exemples en votre qualité de journaliste », a-t-il souligné.

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