Les feux de brousse : entre nécessité et danger pour la biodiversité
Une tradition ancestrale pour les cultivateurs d’Efok
Au cœur du village d’Efok, le mois d’août est synonyme de labourage intensif pour les cultivateurs locaux. Pour défricher des hectares de terrain, ces derniers ont recours aux feux de brousse, une technique ancestrale qui facilite la préparation du sol pour les cultures à venir. Malgré les risques pour l’environnement, les villageois considèrent cette pratique comme indispensable pour assurer des récoltes abondantes.
Un rituel marquant le début des cultures
Pour les habitants d’Efok, l’apparition des feux de brousse dans la forêt annonce le début de la période des cultures. Cette tradition, ancrée dans les pratiques agricoles locales, permet aux villageois de préparer rapidement et efficacement leurs terres pour les semis. Cependant, cette pratique n’est pas sans conséquences sur la biodiversité et la productivité des sols.
Dans la brousse touffue d’herbes et de lianes, le brouillard de fumée qui s’étend réduit encore plus la visibilité. Reconnaissable par le bruit des flammes qui incendient la savane faisant craquer les racines, le feu se repend un peu plus chaque seconde, et ce sous le contrôle des cultivateurs. Ayant à l’esprit que les feux de brousse représentent un véritable danger pour la nature, les cultivateurs s’organisent pour le contrôler de manière stricte la portée des flammes. Des cas de cacaoyères ou des cases parties en fumée sont très souvent signalés.
Une fois le sol nu, c’est une grande joie pour les villageois, qui n’auront aucune difficulté pour retirer les racines récalcitrantes au passage des flammes, et par la suite de planter facilement les graines et tubercules. « C’est vraiment très rapide pour nous ; le fait de perdre le temps pour le défrichage est vraiment pénible. Il suffit juste que j’allume mon feu et la partie est jouée, comme vous pouvez le constater comment il est bien nu et bien propre » , exprime Romuald, qui avoue par ailleurs ne pas pouvoir «travailler sans brûler c’est vraiment impossible pour moi. »
Les conséquences sur la biodiversité et les récoltes
Malgré son caractère traditionnel, l’usage des feux de brousse représente un véritable danger pour la biodiversité et la productivité des sols. En effet, cette pratique entraîne une dégradation de l’environnement et des récoltes de moins en moins productives au fil des années. Les feux de brousse influencent fortement les organismes du sol, de manière indirecte, par le changement de la structure de la végétation, du microclimat et de la surface du sol.
Pour Marguerite Belinga, une habitante d’Efok, il est urgent de prendre conscience des conséquences néfastes de cette pratique sur l’environnement. « Nous confirmons comment les récoltes ne sont plus rentables, ça s’en pire de jour en jour, années après année. Arrêtons vraiment de détruire la nature prenons le rythme de nos ancêtres » souligne-t-elle, dévastée par l’impact des feux de brousse sur son village.
Mot de la rédaction:
Les feux de brousse, bien que traditionnels, posent un réel problème en termes de préservation de l’environnement et de la biodiversité. Il est essentiel que les cultivateurs d’Efok et d’ailleurs prennent conscience des conséquences néfastes de cette pratique sur les sols et les écosystèmes. Il est temps de repenser nos méthodes agricoles pour préserver notre environnement et assurer des récoltes durables pour les générations futures.
L’équipe de rédaction de Cameroon Magazine.
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