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Fin du règne de Paul Biya : le Cameroun au bord de l’implosion

C’est la fin du règne de Paul Biya qui est sombre. D’oasis de calme, le Cameroun est devenu un havre de guerre, sur fond de division, de haine tribale, de rejet de l’autre, le tout saupoudré du silence traditionnel du chef de l’Etat.

La banalisation des discours de haine, l’indifférence à la mort, les injures graves qui portent atteinte à l’honneur de chacun et même à l’humanité, font craindre le pire face à un na-Biya qui approche à grands pas et se met en appétit.

Nous ne nous sommes pas encore remis des affrontements entre les Mousgoums et les Arab Choas, qui ont fait près de 30 000 morts et déplacés. On se souvient encore des images de maisons et d’espaces incendiés et pillés. Au cours de cette année qui s’achève, des affrontements entre ces deux communautés ont interrompu l’actualité.

Il n’y a pas si longtemps, une vidéo est devenue virale sur les réseaux sociaux. Elle met en scène un pasteur prononçant un discours d’une extrême gravité aux troupeaux. Avec la sérénité d’un pyromane dans un buisson en pleine saison sèche, il parle d' »esprit anglophone et bamiléké ». Sous les applaudissements et les acclamations de ses fidèles, il insiste sur le fait qu’un « Bamiléké ne deviendra jamais président dans ce pays ».

Attends

Si l’Etat s’empresse souvent d’embellir ceux qui marchent pacifiquement ou revendiquent leurs droits, il est plutôt tranquille et lâche face à ce dérapage linguistique, qui n’a même pas fait l’objet de condamnation par les thuriféraires du régime toujours prêt de se jeter sur quiconque menace l’ordre public. L’ecclésiastique s’occupe calmement de ses affaires sans aucun souci. Ce qui exacerbe les tensions entre tribus dans un contexte où l’État peine à mettre fin à une crise anglophone dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, deux régions où les tendances séparatistes sont à leur paroxysme.

Quel président garde le silence pendant des jours où ses compatriotes s’entretuent et préfère finalement laisser les charges à son secrétaire à la communication pour exprimer ses inquiétudes ? Quel gouvernement croise les bras comme un supposé homme de Dieu, que des centaines de Camerounais défendent, et qui inculque des mots de haine contre les communautés. Ceci, alors que le pays est assis sur un cratère et maintient tant bien que mal un équilibre devenu précaire.

Quel Cameroun voulons-nous construire dans un tel climat de haine montante ? Quel Cameroun ceux qui nous dirigent veulent-ils laisser aux générations futures ? Est-ce l’héritage que nous voulons laisser aux Camerounais ? Qu’est-ce que la justice à la promotion du tribalisme? A noter que selon l’article 241 alinéa 1 du Code pénal, toute personne reconnue coupable de discours de haine à caractère tribaliste sera punie :

– emprisonnement d’un à deux ans,

– une amende de 300 000 à 1 million de FCFA.

Le paragraphe 3, quant à lui, prévoit que les peines sont doublées et que les circonstances atténuantes ne sont pas reconnues lorsque l’auteur du discours de haine est un fonctionnaire, un responsable de l’éducation politique, des médias ou une institution religieuse.

Les discours haineux et ethniques se sont intensifiés au Cameroun en raison de la crise sociopolitique et sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Mais aussi au lendemain des élections présidentielles du 7 octobre 2018, notamment avec la contestation de certains responsables politiques de l’opposition. Avec un peu plus de 250 ethnies ; Le Cameroun doit en faire un atout plutôt qu’un moyen d’exclusion.

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