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Un groupe de quatorze historiens, tant français que camerounais, a publié un rapport volumineux de plus de 1000 pages, explorant un épisode historique méconnu et tragique, en examinant la place de la France entre 1945 et 1971.
D’après ce rapport, à la fin des années 1950, la France a engagé ce qui était décrit comme une «guerre» au Cameroun, une période marquée par des «violences extrêmes», selon les chercheurs qui analysent le rôle de Paris dans la répression des mouvements d’indépendance avant et après l’accession à l’indépendance du pays central africain.
Ce rapport exhaustif, récemment présenté mardi au président camerounais Paul Biya à Yaoundé, a été remis une semaine auparavant au président français Emmanuel Macron. Il sera désormais «accessible en accès libre et gratuit sur un site dédié et sécurisé», comme l’a affirmé Karine Ramondy, historiographe et co-présidente de la commission mixte franco-camerounaise à l’origine de cette étude.
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«Briser un tabou vieux de plusieurs dizaines d’années»
«Votre travail de recherche est remarquable et vous avez entrepris une démarche de réconciliation mémorielle d’une importance symbolique pour remettre en lumière l’authenticité des événements et des récits afin d’établir la vérité», a déclaré Paul Biya lors d’une cérémonie formelle de présentation du rapport au palais présidentiel.
Ce «rapport scientifique» propose «une analyse historique et historiographique du rôle de la France au Cameroun» entre 1945 à 1971, explique Karine Ramondy. «Nous cherchions à lever un tabou qui perdure depuis des décennies, dans l’espoir de favoriser de nouvelles dynamiques dans les relations entre la France et le Cameroun», a ajouté Paul Biya en évoquant une «décision commune» des deux nations.
«Un attachement à la poursuite du travail de mémoire»
Ce «travail de thérapie collective» devrait inciter «les peuples à mieux s’accepter et à s’assumer pleinement dans leurs relations», estime le président Biya. La présentation s’est déroulée en présence d’une délégation française, dirigée par le ministre délégué chargé de la Francophonie, Thani Mohamed Soilihi. Le mardi précédent, Emmanuel Macron avait salué le «travail scientifique effectué par les chercheurs, ainsi que la nature inédite de cette première commission mixte». Il avait également rappelé son «engagement à poursuivre le travail de mémoire et de vérité commencé avec le Cameroun», selon un communiqué officiel de l’Élysée.
Cette commission, qui regroupe des historiens et des artistes des deux pays, a été mise en place durant la visite du président français au Cameroun en juillet 2022. «En conformité avec l’engagement pris à Yaoundé en juillet 2022, nous avons permis un accès complet aux archives françaises pour les chercheurs de la Commission, afin de mieux comprendre les événements survenus durant la période d’indépendance camerounaise», a déclaré l’Élysée.