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Marche du 22 septembre: Richard Makon dresse son analyse de cette journée Voici les détails

L’enseignant à l’Université de Douala Dr Richard Makon affirme que les camerounais ont montré qu’ils étaient entre autres divisés sur l’analyse et l’évaluation qu’il se fait de sa situation présente; divisés sur les responsables qu’il identifie de son état actuel.

Le Dr Richard Makon a commis une tribune dans laquelle, il parle des marches du 22 septembre 2020 auxquelles le Mouvement pour la renaissance du Cameroun a convié le peuple de se joindre. L’enseignant à l’Université de Douala a noté des insuffisances de ces manifestations. Il parle du manque de coordination des actions des partis politiques de l’opposition. Il évoque les actes violents qui pour lui ne servent pas à la cause pour laquelle les manifestations ont été organisées. Il mentionne aussi la fracture sociale.

Le Dr Richard Makon indique que les marches du 22 septembre 2020 ont montré que les camerounais sont divisés sur tout. Dans ce tout on retrouve l’analyse et l’évaluation de la situation qu’ils vivent. On retrouve l’identification des responsables de ladite situation. On retrouve également l’orientation et les options pour leur sortie de crise.

Retrouvez ci-dessous la tribune du Dr Richard Makon
22 septembre 2020 : De quoi es-tu finalement le nom ?

Les séquences politiques se suivent et se ressemblent au Cameroun. Aux phases de tensions et de violence succèdent des périodes d’accalmie et de tranquillité, auxquelles viennent se substituer, également, d’autres périodes de tensions et de violence, dans une course de relais sans fin, depuis plusieurs décennies maintenant.

La dernière séquence en date, qui tire ses fondements et ses ressorts de l’élection présidentielle du 07 octobre 2018, séquence d’intenses agitations comme on pouvait bien s’en douter, s’était choisie la date du 22 septembre 2020 comme date d’éruption de la fureur, date décisive disait-on, date de basculement certainement, jour du débarquement pendant lequel des hordes de manifestants excédés par un pouvoir liberticide allait déferler et dévaler les sept (07) collines de Yaoundé, et de toutes les dix (10) régions du pays pour détrôner le Roi confiné à Etoudi.

Mais au soir de cette journée que les mots d’ordre de certains opposants et les ultimatums de l’ordre gouvernant annonçaient comme décisif, à l’heure du bilan d’étape, nous pouvons nous risquer à relever que les tendances lourdes du paysage politique camerounais se sont une fois de plus vérifiées.

Premièrement, un soupçon d’absence de coordination de nos intermittents du spectacle politique a confirmé l’inclinaison des forces politiques d’opposition pour les démarches solitaires, même lorsque l’unité aura été annoncée à grand renfort de publicité, et même là où pourtant la synergie des forces du changement aurait été de toute évidence utile, structurante, déterminante et salutaire. Plus de coordination pour l’opposition serait sans aucun doute un atout important !

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Deuxièmement, la logique de la violence, comme annoncée, a primé et prévalu partout où les manifestants ont pu finalement se mobiliser et se mettre en scène. On a noté effectivement, un peu partout, des affrontements sporadiques entre les manifestants et les forces de maintien de l’ordre, de même qu’on a enregistré des violences et dénombré des blessés ici et là, sans oublier de multiples arrestations. Moins de violence serait incontestablement un acquis collectif précieux.

Troisièmement, la confirmation d’une fracture sociale durable a été actée, avec un tissu social fragmenté, une collectivité nationale divisée, un peuple fractionné dont toutes les composantes se proclament allègrement tirer légitimité et obtenir licence ce celui-ci pour agir dans tel ou tel autre sens. Un peuple de tous les fantasmes, de toutes les lubies, de toutes les instrumentations et toutes les instrumentalisations, un peuple objet de tous les enjeux aussi.

On aura noté une division tellement flagrante et complexe qui affiche, au-delà des conservateurs et des progressistes, des pro-régime et des pro-oppositions, les camps opportunément constitués des pro-statu-quo et des pro-changement, des pro-évolution et des pro-révolution, des pro-stabilité et des pro-déstabilisation, encore qu’il faille se l’avouer, chacun de ces camps, et de bien d’autres encore, dans cet inventaire sommaire, n’est ni stable, ni durable, encore moins définitif. Plus d’unité serait inévitablement la clé de l’alternance politique au Cameroun.

Ce 22 septembre 2020, de quoi est-il le nom finalement ?

À l’analyse, ce jour est le nom de la division radicale du peuple camerounais, un Peuple :

– divisé sur l’analyse et l’évaluation qu’il se fait de sa situation présente ;

– divisé sur les responsables qu’il identifie de son état actuel ;

– divisé sur les orientations et les options qu’il envisagerait pour sa sortie de crise et sur le sens à donner à son devenir collectif ;

– divisé sur la place, le rôle et la légitimité des acteurs qu’il habiliterait pour son redressement éventuel ;

– divisé sur le sens qu’il donne de son avenir et de sa destinée.

Les camerounais, aux yeux du monde, ont présenté aujourd’hui le visage le plus clivant, celui d’un peuple dont les composantes sont opposées sur tout. Dans un tel contexte, sans minimiser les effets de manifestations de ce jour, le régime en place peut espérer jouir encore de quelques jours de répit.


SOURCE: https://www.w24news.com

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