Home Découvrez comment Kamto et ses alliés torturent les juges de Paul Biya

Découvrez comment Kamto et ses alliés torturent les juges de Paul Biya

« Tout le monde doute du droit, même le droit doute de lui-même, mais seul le droit peut résoudre ce problème » dixit le mythique Paul Gérard POUGOUE in la préface de l’ouvrage  »Les institutions judiciaires du Cameroun » Cité de mémoire par un prévenu politique durant l’audience en Habeas Corpus devant le Tribunal de Grande Instance (TGI) du Mfoundi).

Le mardi deux avril 2019 restera à jamais marqué en lettres tristement honteuses pour ce qui passe, à tort, pour être la justice Camerounaise : Compte rendu de la folle semaine écoulée à compter de cette date.

Arrivé dans les encablures de 10 heures moins le quart à la Cour d’Appel du Centre ce jour-là, le Président élu Maurice KAMTO, le plus grand Homme d’État Camerounais vivant, fidèle à sa mise impeccable, le pas alerte, et sur le visage cet air rassurant de sérénité dont seul il a le secret, sera accueilli par le collectif des avocats et son Porte-parole sur le perron de la salle attenante à celle du cabinet occupé par le juge d’appel. Après un entretien avec ses avocats dont le légendaire bâtonnier Me YONDO BLACK, il poursuivra avec son Porte-parole. Une fois cela fait, le Président élu va se rendre dans le cabinet du juge d’appel et y subir un affligeant spectacle. En effet, Ayant rappelé le préalable posé lors de la précédente audience, à savoir la tenue en public des audiences en Appel, le Président élu va clairement paver le chemin à sa défense qui en premier par la voix de Me YONDO black va décrier le fait que l’audience se déroule en cabinet plutôt qu’en salle d’audience, tout en évoquant les raisons légales pour lesquelles l’audience devrait être publique. 

Ayant constaté pendant ce temps la très forte présence de policiers, de gendarmes, et de gardes prisonniers refoulant systématiquement les personnes désireuses de s’approcher du cabinet du juge d’Appel, madame KAMTO va s’en indigner et se frayer un chemin entre tous ces farouches hommes lourdement armés et faire fi de leurs injonctions illégales de ne pas assister à l’audience. En rappelant simplement que c’était son droit le plus absolu d’assister à l’audience en tant qu’épouse du prévenu politique comparaissant, elle se dirigera sans coup férir vers le cabinet du juge et s’y engouffrera gracieusement en demeurant parfaitement imperturbable ! 

Madame KAMTO, va donc aux côtés de son époux écouter les voix traditionnellement harmonieuses et pertinentes de la défense s’enchainer pour réitérer avec leur brio incontestable et le renfort d’arguments légaux sans cesse plus pertinents les uns après les autres, l’exigence d’un procès public. La défense ne négligera pas non plus de relever en plus certaines illégalités que l’on pouvait de surcroit constater à cette étape de la procédure et sur lesquelles le compte rendu présent reviendra partiellement plus bas. Sans avancer la moindre motivation justificative, le Juge et l’Avocat Général dans un curieux accord parfait vont rejeter en bloc cette demande, alors que lors de l’audience précédente l’un et l’autre donnaient l’impression de ne pas spécialement y être opposés.

Face à cette incroyable convergence complice Juge-Avocat Général, les avocats vont sortir suivi par leur client le Président élu. En réaction, le juge va inviter le Président élu à revenir en cabinet au prétexte que les avocats pouvaient sortir mais pas lui. Beau joueur, le Président élu va donc de nouveau rentrer dans le cabinet du juge et posément assener aux deux équipiers Juge-Avocat Général une réitération fermement courtoise de sa position en conformité stricte avec celle exprimée par ses avocats et ressortira sans coup férir du cabinet, laissant le Juge et l’Avocat Général dans leur tête-à-tête de prédilection. Nul ne sait ce qui s’y est produit après, mais l’on n’imagine pas que des réquisitions puissent avoir été faites dans de telles conditions par l’Avocat Général.

Il faut souligner que durant tous ces débats dans le petit bureau du Juge d’Appel, l’immense salle principale de la Cour d’Appel du Centre était parfaitement vacante, et vide avec ses centaines de confortables sièges en bois massif attendant visiblement de pouvoir servir au moins à quelque chose. Or comble de l’ironie du sort, il se trouve que cette salle est tout juste adossée au cabinet du juge qui lui de son côté s’époumonait désespérément et incompréhensiblement à refuser sans aucun motif valable que les audiences s’y déroulent !

C’est ici qu’un ange passe avec marqué sur ses ailes  »Contentieux post électoral devant le Conseil Constitutionnel – audiences publiques voire retransmises en direct – déculottée infligée au régime illégitime par le Président élu Maurice KAMTO: Plus jamais ça ??? »

Quand les juges suscitent la pitié de Kamto

Une fois rendu dans la salle attenante au bureau du juge pour y retrouver son épouse, ses avocats, et son Porte-parole entre autres, c’est le visage ceint d’un air de commisération indicible à l’endroit des magistrats que le Président élu rappellera avec le trait propre à sa vocation justifiée d’authentique pédagogue et juriste hors-pair, ce qu’il fallait entendre par  »procédures particulières » en droit.

Au terme de sa brève mais ô combien magistrale et claire explication, il était patent que la conception harmonieusement partagée de cette notion par le tandem coéquipier Président-Avocat Général, dérogeait amplement à la norme juridique ici en question. Interrogé par les avocats sur les raisons pour lesquelles il s’était abstenu de faire ce rappel magistral devant la cour, le Professeur exceptionnel de droit, répondra d’une voix pleine de sagesse contenue :  »On n’est pas sensé enseigner le droit à des magistrats … ». Disons d’ailleurs que cette formule présidentielle à la fois laconique et lapidaire résume à elle seule ce qu’est la procédure amorcée par devant la Cour d’Appel du centre, soit un simulacre d’audience judiciaire d’une justice en trompe-l’œil bricolée par des mains malhabiles et aux ordres de lâches commanditaires politiques tapis dans l’ombre du malfaisant régime illégitime de Yaoundé.

Après d’énièmes entretiens avec son épouse, ses conseils, et quelques autres personnes ayant pu franchir par hardiesse héroïque les multiples cordons mixtes sécuritaires, le Président élu va quitter les lieux à 11h15 min précises. Encadré par son impressionnante et pléthorique escorte qui aurait sans doute pu être pleinement justifiée s’il s’agissait de Abubakar Shekau, il va recevoir hors de l’enceinte de la Cour d’Appel une chaleureuse et glorieuse salve d’applaudissements appuyée de youyous venant des personnes arbitrairement retenues loin de l’enceinte de la Cour d’Appel par les forces de police et de gendarmerie. Il faut souligner qu’aucun pain-sardine n’a été distribué à l’occasion, ni aucun  »per diem d’applaudissement » comme cela peut habituellement s’observer dans les cas d’apparition publique de la tête de proue du régime illégitime de Yaoundé. 

La comparution présidentielle du pire cauchemar du locataire illégitime d’Etoudi achevée, le ton est désormais donné et le ballet des figures des compagnons du Président élu dans la résistance politiquement embastillés va se poursuivre de plus belle. 

Pour Penda Ekoka et Valsero aussi, le procès en appel sera public ou ne sera pas !

Il est exactement 11 h 40 min lorsque le Conseiller à la Présidence de la République du Cameroun et Président de l’association  »Agir » Christian PENDA EKOKA fait son entrée dans l’enceinte de la Cour d’Appel, après un accueil par les même protagonistes que ceux ayant accueilli le Président élu, il va se diriger et entrer dans le cabinet du juge d’Appel sept minutes plus tard. Ayant en compagnie des avocats tenu exactement les mêmes revendications d’audiences publiques que le Président élu, il va se retirer avant toutes réquisitions de l’Avocat Général.

Il est 12 h 03 lorsque le Conseiller à la Présidence de la République quitte la Cour d’Appel. 
C’est sur ces entrefaites qu’un très fort chant entonné par un chœur scandant puissamment les paroles  »KAMTO arrive, au revoir Paul BIYA » va résonner depuis le boulevard longeant le Musée national et l’enceinte abritant les tribunaux du Centre Administratif, la Cour d’Appel du Centre inclue. Cette chanson exécutée à très haute voix au cœur administratif de Yaoundé va attirer toutes les attentions, au point où l’Avocat Général va quitter son siège pour lorgner à travers la fenêtre du cabinet du Juge ce spectacle révolutionnaire, et constater qu’il provenait du camion transportant la quarantaine de résistants prisonniers politiques allant comparaître en Habeas Corpus devant le Tribunal de Grande Instance (TGI) du Mfoundi. 

Il est 12 h 33 lorsque l’artiste rappeur Gaston Serval ABE dit VALSERO fait son entrée dans l’enceinte de la Cour d’Appel. Accueilli lui aussi par les avocats et le Porte-parole avec qui il s’entretient tout au préalable, il va entrer dans le cabinet du juge quelques minutes après.

Après que les avocats et lui ont réitéré que les audiences se tiennent publiquement, VALSERO va quitter le cabinet du juge et quitter la Cour d’Appel quelques minutes plus tard soit à 13 h 00 précises.

Olivier Bibou Nissack expulsé illégalement d’une salle d’audience par les gardiens de la « légalité »

Alors qu’il est 13 h 25, Célestin DJAMEN fait son entrée et est immédiatement curieusement conduit par l’escorte vers le cabinet du juge privant ainsi le comité d’accueil (Avocats et porte-parole) de le saluer. S’y rendant à son tour dans le sillage des avocats, le Porte-parole de Maurice KAMTO rentre dans le cabinet du juge d’Appel et y salue Célestin DJAMEN, avant de s’entendre dire par l’Avocat Général qu’il devait aller porter une robe d’avocat pour être autorisé à assister à cette audience, confirmant encore ainsi le  »huis clos » illégalement instauré devant la Cour d’Appel tel que dénoncé par le Président élu, ses alliés et ses partisans tous prévenus politiques comme lui. Malgré cette grave violation de son droit à prendre part à cette audience depuis l’intérieur du cabinet du juge, comme cela avait pourtant déjà été le cas durant la comparution du second groupe des quatorze prévenus politiques de l’audience précédente, indigné mais ne voulant être l’auteur d’un incident quelconque, le Porte-parole va de bonne grâce se retirer en prenant néanmoins soin de rester à l’entrée du cabinet du juge pour pouvoir écouter les débats. Aussi entendra-t-il pour l’essentiel Célestin DJAMEN et les avocats réitérer la nécessité des audiences publiques dans le cadre de l’examen du recours en appel pour se retirer tous avant d’hypothétiques réquisitions de l’Avocat Général.

Célestin Djamen déterminé à se battre jusqu’au bout et sans la moindre renonciation devant l’arbitraire dictatorial du régime de Yaoundé.

Le tout aura pris environ un quart d’heure d’une passe d’arme épique des avocats de concert avec leur client face à l’alliance Président-Avocat Général. Célestin DJAMEN va ensuite marquer une longue pause pour s’entretenir avec le Porte-parole et quitter les lieux à 13h50, après avoir réaffirmé à son interlocuteur son engagement à se battre jusqu’au bout et sans la moindre renonciation devant l’arbitraire dictatorial du régime de Yaoundé. 

Albert Dzongang, la mauvaise conscience d’une justice aux ordres et des juges carriéristes

C’est un Albert DZONGANG d’emblée remonté par les grands gestes appuyant les ordres de déploiement des gendarmes aux alentours au moment de son arrivée à la Cour d’Appel qui va apparaitre près d’une demi-heure après le départ de Célestin DJAMEN. Dès sa descente de véhicule il tance donc sévèrement celui ayant intimé ces ordres ostentatoires en lui rappelant que son dernier garde du corps en date était un capitaine (au comité d’accueil il précisera même Capitaine de l’armée de l’air du Cameroun), avant de s’indigner de ces gestes d’intimidation destinés à maintenir la foule au loin, et les lieux déserts durant les comparutions ainsi que cela se faisait pour tous les prévenus politiques ce jour-là ! Après l’immuable rituel d’accueil par les avocats et le Porte-parole suivi d’entretiens, l’Honorable DZONGANG va faire son entrée dans le cabinet du Juge à 14h30. Une fois rendu en ce lieu, il prendra la parole pour lui aussi demander que les audiences se déroulent publiquement et lancera à l’adresse du Président  »votre seul patron c’est le peuple » alors que, tout ce qu’il pouvait espérer en appliquant les instructions des  »commanditaires tapis dans l’ombre » c’est être seulement jeté au statut de  »hors hiérarchie » rajouta-t-il à l’endroit du juge. Or en disant le droit poursuivit-il,  »la reconnaissance africaine et mondiale » seront la récompense. Le juge échaudé par la précédente argumentation juridique de la défense lors du passage de Célestin DJAMEN va d’office refuser la parole aux avocats après les propos de l’Honorable DZONGANG, et ce dernier ainsi que les conseils vont se retirer de suite. 

Paul Eric Kingue, le doyen des prisonniers politiques kamtoïstes qui refuse que la ustice soit mise… « DANS LA SAUCE » !

Il est un plus de 15h00 lorsqu’un Paul Eric KINGUE, tout de blanc vêtu, jovial et l’air enjoué arrive dans l’enceinte de la Cour d’Appel du Centre. Après avoir été accueilli lui aussi par la défense et le Porte-parole, il va accorder des salutations particulières aux gendarmes et autres membres de l’important cordon mixte de sécurité des alentours, avant d’aller saluer particulièrement le Commissaire Central numéro un de Yaoundé présent sur les lieux. Cela fait, il va se concerter avec l’équipe de défense et faire son entrée à la suite dans le cabinet du juge d’Appel. La suite va être un déferlement de vérités gênantes martelées avec la force d’un orateur puncheur professionnel en pareille circonstance. En effet celui qui a été abusivement condamné au moins une fois à vie par la même justice-dictée, se retrouve ici en terrain bien connu. Il dira donc au Juge et son fidèle partenaire associé l’Avocat Général qu’en principe ce sont eux les accusés qui devraient  »être mal à l’aise » devant le public vu de quoi ils sont accusés. Cela dit, il va exprimer le très grand désir des accusés qu’ils sont en disant  »nous on veut être très mal à l’aise » durant des audiences publiques en présence du Peuple Camerounais au nom duquel la justice est rendue. Avant cela, défendant la nécessité de rendre les audiences publiques, il dira à la cour qu’en refusant de le faire  »Vous aurez mis la justice camerounaise dans la sauce ! ». Une fois sa machine à vérités lancée, le Président du MPCN va passer à la vitesse supérieure en disant aux juges que  »les gens qui vous ont dit de nous arrêter il faut aller leur dire… ATANGA NJI, que les audiences doivent être publiques ». Prononçant le nom de l’Avocat Général, dont il se souvenait avoir été le camarade de classe, il lui dit  »Allez dire aux gens là que l’audience est publique ! ». Le prévenu politique KINGUE rajoutera en direction des magistrats que ceux qui les mettaient ainsi en mission  »n’ont pas plus de quatre ans d’études ! ». Le Juge ayant demandé à Paul Eric KINGUE ce qui lui faisait croire que la procédure était pilotée par des gens dans l’ombre s’entendra répondre par celui-ci que toute la procédure était politique. KINGUE mettra le juge présidant l’audience au défi de prouver que la procédure n’était pas politique en disant :  »rendez l’audience publique et vantez-vous en ! Si vous dites que cette affaire n’est pas politique, alors rendez l’audience publique et vantez-vous en ! … Vous faites partie des quatre dernières personnes en qui j’ai encore confiance… ne me décevez pas !  ». Une fois cela dit, le prévenu politique va quitter le cabinet du juge non sans l’avoir invité le cas échéant à prendre une ordonnance lui permettant de les juger y compris en fermant les portes à clé. A 15h39 Paul Eric KINGUE quitte la Cour d’Appel.

16 h 05 marque l’arrivée à la Cour d’Appel du trésorier national du MRC (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun) le Professeur Alain FOGUE qui voyant dès sa descente du véhicule qu’on le conduit en direction du bureau du juge, demande étonné  »Ce n’est pas en salle ? ». Fièrement vêtu d’une chemisette en tissus pagne  »MRC » elle-même ouverte sur un T-shirt portant l’inscription  »Non au Hold up électoral », et portant en bandoulière son écharpe  »MRC », Alain FOGUE après salutations de la main aux personnes tenues en respect hors de l’enceinte de la Cour d’Appel et entretien avec le comité d’accueil va entrer dans le bureau du juge. Déjà plus fortement encore ébranlés par les comparutions précédentes du Président élu et de ses alliés ou partisans, l’attelage complice Juge-Avocat Général va être de nouveau mis à très rude épreuve. En effet, dès son entrée dans le cabinet du juge d’Appel, le Professeur Alain FOGUE fait remarquer au Président et à l’Avocat Général que leur  »entretien barré-collé » qu’il a surpris en entrant dans le cabinet du juge n’augurait pas d’une justice équitable, car l’Avocat Général étant lui-même partie à l’audience comme tous les prévenus, cela ne pouvait qu’apparaître comme hautement suspect surtout que dans cette affaire  »on enjambe les lois ». Alain FOGUE ajoutera en s’adressant aux magistrats :  »j’espère que vous n’êtes pas la girouette et les autres le vent ». Revenant sur la nécessité d’ouvrir les audiences au public, il dira  »le holdup électoral a été public, il faut donc que nos audiences soient aussi publiques ». Remarquant la spectaculaire inconduite de l’Avocat Général devant une Cour étrangement complaisante, le Professeur Alain FOGUE dira en s’adressant au Président qu’en entrant dans le cabinet du juge

 »vous étiez un peu barré-collé avec monsieur l’Avocat Général… c’est préoccupant son attitude ! A cette allure il devrait porter le kaba du RDPC et arracher la parole étant assis… c’est préoccupant pour la justice ! …. C’est un procès politique et suspect … on dirait qu’on est au Goulag… Parce que des gens qui sont très peu courageux se cachent …ceux qui pilotent derrière les rideaux ces procès ! »

Le Pr. Alain Fogue Tedom trouve le niveau des magistrats aux ordres du Cameroun plus bas que celui des juges soviétiques qui envoyaient les dissidents dans les goulags au 20ème siècle

Il dira ensuite aux magistrats ne  »pas laisser tomber dans le Mfoundi une partie de mes droits… on me poursuit parce que j’ai soutenu un candidat qui a battu un monsieur de 86 ans à l’élection… A vichy il y avait des magistrats ! En Allemagne (nazie) il y avait des magistrats ! Au Rwanda… il y en avait ! Sauf si vous assumez la violation de mes droits comme Martin MBARGA NGUELE… Les juges soviétiques mettaient un peu les formes… J’ai été arrêté sur instructions ». Sur ces paroles saignantes et salées, le professeur FOGUE va prendre congé du tandem  »barré-collé » président-Avocat Général. Il est 16 h 43 lorsque le professeur FOGUE quitte la Cour d’Appel du Centre ce mardi 2 avril 2019, clôturant ainsi la série des sept audiences en Habeas Corpus inscrites au rôle de la Cour d’Appel.

Il faut clairement dire que ces audiences en appel ont apporté des preuves supplémentaires accablantes et à peine croyables de la violation sauvage et systématique de la loi par ceux en charge d’en assurer la sauvegarde. D’abord, alors que les prévenus politiques et les avocats se retiraient systématiquement sans que l’Avocat Général n’ait procédé à ses réquisitions, par ailleurs inopportunes désormais, les avocats des prévenus politiques apprendront avec une stupeur indignée et par ouï-dire, que le juge a procédé à une mise en délibéré pour la date du 09 avril 2019 ! 

Encore un coup en traître de plus ! Une bonne fois pour toute il est donc établi que cette procédure judiciaire politisée est un simple couteau enfoncé dans les côtes du bon sens et de la règle de droit.

En plus donc de violer de façon flagrante et éhontée le caractère public de ce type d’audience, il y a une violation plus grave encore de la loi qui est faite par la composition même du tribunal (un seul juge). Cette composition n’est pas régulière, elle est totalement clandestine, car non conforme à la loi portant organisation judiciaire. En effet cette loi de 2006, par ailleurs modifiée en 2011, dispose dans ses articles 20 et 21 que les audiences en Appel se déroulent non seulement en collégialité (plusieurs juges), mais de surcroit devant une des chambres réunie de la Cour d’Appel. En l’occurrence, la chambre compétente légalement serait une en lien avec le Contrôle de l’instruction judiciaire. La composition de la cour telle qu’elle est formée dans le cadre de l’affaire ici en question apparait donc comme une pure invention empirique et illégale sortie d’un esprit fort imaginatif et juridiquement libertin, car non prévue par la loi portant organisation judiciaire ; une autre preuve de l’existence des  »procédures parallèles » dénoncées par le barreau du Cameroun il y a peu.

La pathétique envie d’un juge de se livrer à une partie de Kung-fu avec la défense

Face à cet aspect de la démonstration de la défense et au moment de son exposition, le Président va d’ailleurs perdre son sang froid, au point de s’emporter contre la défense et de menacer de se lever pour en découdre physiquement.

En présence de ce énième viol sauvage, barbare, et primitif de la loi par ceux supposés la défendre au sein même de la Cour d’Appel du Centre, l’on ne peut que se résoudre au triste constat d’une justice folle et affolée, totalement détraquée qu’elle est du fait des directives et  »hautes instructions » insensées en provenance de ses télécommandes invisibles du régime illégitime de Yaoundé.

Les « corps habillés » du Cameroun, pire que la Gestapo hitlérienne !
Pendant ce temps, tout à côté, les audiences en habeas corpus devant le TGI avaient elles aussi déjà été ouvertes publiquement concernant pourtant des prévenus politiques de la même affaire. Et dire qu’il est dit de la justice qu’elle s’applique à tous également ?! Il faut néanmoins dire que la salle du tribunal aura été un temps maintenue fermée par les gardes prisonniers, avant que des gardes prisonniers ne soient disposés aux principaux accès menant à la salle où se déroulaient les audiences, en vue de filtrer les accès et maintenir la salle relativement vide de façon artificielle. Il aura fallu toute la force pertinente de la plaidoirie des avocats du collectif pour infléchir cette tendance en demandant et obtenant du tribunal, y compris avec l’assentiment du Procureur de la République, l’ouverture des portes du tribunal et l’admission en salle des membres de familles et des proches des détenus politiques qui pour certains étaient venus de très loin pour prendre part à cette audience et qu’on maintenait dehors de façon illégale. Finalement les portes seront rouvertes. Mais par la ruse, des gardes prisonniers zélés garderont abusivement leurs positions dissuasives aux accès menant à la salle donnant l’illusion d’une restriction d’accès, alors qu’en réalité il n’en était rien. Cette ingénierie malsaine de démobilisation du public de l’audience fera d’ailleurs dire à la défense  »on a l’impression que tous les hommes en tenue sont devenus des opposants à la liberté ».

Les « corps habillés » du Cameroun, pire que la Gestapo hitlérienne !
Parole à double sens valant aussi bien pour la situation au tribunal, que celle ayant prévalu durant les arrestations et les garde à vue rocambolesques et illégales auxquelles elles donnèrent lieu. La défense ajoutera que  »même la Gestapo faisait mieux car elle notifiait » à l’inverse de ce qui s’est observé dans le cas de cette procédure judiciaire politisée. Ici la défense évoquait le cas spécifique en cours d’examen par le TGI de cette dizaine de prisonniers politiques arbitrairement appréhendés au domicile de l’Honorable Albert DZONGANG le 28 janvier 2019.  »Des voyous nous ont arrêtés, et nous ont déportés et nous détiennent arbitrairement » dira la défense en procédant à une figure de personnification du sort de ses clients face à leurs bourreaux. Cela n’aura pas empêché que l’arrivée de cette quarantaine de prévenus politiques qui quelques heures plus tôt avaient fait leur entrée en chantant à tue-tête  »KAMTO arrive, au revoir Paul Biya » soit saluée par des tonnerres d’applaudissements ainsi que de vives acclamations d’un public nullement effrayé bien que constitué des personnes maintenues arbitrairement à distance du tribunal par le cordon sécuritaire mixte. La défense soulignant les incongruités de cette affaire politique s’appesantira sur le cas du chauffeur automobile employé par le Président élu Maurice KAMTO qui a été arrêté alors qu’il était en plein service, et conclura en disant  »l’absurdité de cette procédure… Le chauffeur, si vous en voulez au Professeur KAMTO parce qu’il veut être Président, au moins laissez-le en liberté ». La plaidoirie des avocats achevée pour la première audience en Habeas Corpus devant le TGI ce mardi deux avril 2019, la dizaine de prévenus politiques concernée par cette comparution recevra la parole à 17 h 38. Le premier d’entre eux, membre de la Ligue Nationale des Droits de l’Homme célébrant ses 67 ans ce deux avril 2019, saluera  »l’esprit pétillant comme le Coca Cola des avocats » et évoquera la Préface rédigée par le mythique Paul Gérard POUGOUE d’un livre intitulé  »Les institutions judiciaires du Cameroun » et dans laquelle il est dit  »tout le monde doute du droit, même le droit doute de lui-même mais seul le droit peut résoudre ce problème ». On entendra ensuite ce prisonnier politique dire  »mon rêve le plus fou s’est concrétisé ce 2 avril pour vous dire la vérité sur nos déportations. Madame la Présidente merci pour tout… dites la justice et sauvez-nous ! ». Le prisonnier politique suivant, opérateur économique revenu d’occident pour investir ses gains au Cameroun, dira  »même dans tous mes rêves les plus fous … même en tant que braqueur je n’aurais pas subi ça ! Je suis à des millions de pertes … Ce pays m’a tué parce que je suis en train de perdre ! Même les bandits de mon quartier ne peuvent subir un tel traitement ! (pour avoir eu) la curiosité de voir une personnalité de ce Pays… nous a bloqué avec le mami wata (véhicule anti émeute) à la sortie ! S’il fallait me donner le choix de vivre au Cameroun ou ailleurs, je crois que le Cameroun viendrait en dernière position. J’implore madame le président de rendre la justice, seulement la justice ! ». Le prévenu politique suivant dira  »qui applique la loi doit s’attendre à être frappé par la même loi. Il y a aussi la justice divine… Que justice soit faite ! ». Âgé de 62 ans, le prévenu politique qui viendra à la suite est un directeur financier qui déclarera qu’en arrivant chez Albert DZONGANG ce jour-là les policiers étaient avenant à l’entrée du domicile, cependant une fois entrés ils interdisaient toute sortie aux personnes qui s’y trouvaient.  »Ce n’est que quatre jours plus tard que j’ai pu communiquer ma position aux miens, huit enfants et deux femmes ! »

Le prévenu suivant, médecin figurant dans la poignée des 10% de médecins généralistes assistant de cardiologue au Cameroun, commencera sa déposition en priant le tribunal de permettre qu’un de ses codétenus asthmatique soit autorisé à aller prendre de l’air, car il faisait une crise et menaçait s’étouffer. Le tribunal accordera une suite favorable à cette demande. En rappelant qu’il existait un médecin pour 10 000 habitants au Cameroun, il racontera comment il avait été arrêté alors qu’il venait rendre son bilan de santé à son patient Albert DZONGANG.

Il expliquera aussi comment le traumatisme de son arrestation avait plongé sa femme, elle aussi médecin, dans une prostration qui l’avait poussé à arrêter de travailler. Ayant expliqué entre autres points marquants comment sa formation aux techniques psychologiques lui avait permis d’éviter un traumatisme après son arrivée au quartier dit  »Kosovo », celui le plus dur de la prison centrale de Kondengui, il conclura par  »madame la présidente je vous invite à dire le droit et à me permettre d’aller sauver la vie de milliers de personnes ». 

Soyez reconnaissants, car nous vous torturons et humilions pour votre sécurité

Viendra un prisonnier politique économiste de formation qui dira  »il a été clair que notre arrestation a été illégale… salutations au ministère public qui l’a concédé » puis il dira à madame le président du tribunal toute la méfiance qu’il a désormais pour l’expression  »c’est pour votre sécurité », car durant les péripéties de leurs arrestations, garde à vue et déportation sur Yaoundé  »On nous tient en joue et lorsqu’on interroge on nous dit c’est pour votre sécurité… suite au refus de nous alimenter en protestation au GSO (Groupement Spécial d’Opérations) un policier nous a enfermé en disant comme vous ne mangez plus ça veut dire que vous ne pouvez plus chier, c’est pour votre sécurité ! Pour les mesures de sécurité on vous enferme dans un enclos ! J’espère que la justice que vous allez rendre c’est pour notre sécurité ! »

Viendra enfin le tour de l’employé chauffeur automobile du Président élu qui dira  »samedi 26 (janvier 2019) on a voyagé pour Douala. Jusqu’aujourd’hui je ne sais pas pourquoi on m’a pris ! ». L’audience s’achèvera sur cette interrogation poignante à 18 h 04 par une mise en délibéré pour le 11 avril 2019. Quant aux autres audiences prévues au rôle, un renvoi d’office a été fait au 09 avril 2019 à 9h du matin.

Durant l’audience d’Habeas Corpus du jeudi 04 avril 2019 suivante, un retournement de situation renversant va se confirmer avec la reconnaissance une fois de plus réitérée par le Procureur de façon à peine voilée que les forces dites (abusivement ?) de l’ordre avaient manqué de professionnalisme, et que des séminaires avaient d’ailleurs été organisés dans l’intervalle pour y remédier.

On peut seulement espérer que le Délégué Régional de la police du Littoral y aura été admis en priorité, pour que les subtilités des mandats de perquisition lui soient enseignées ainsi que leur distinguo avec les mandats donnant  »prise sur le corps » que sont les mandats d’amener et d’arrêt ; plus un enseignement optionnel sur le savoir vivre et l’irréprochable tenue que se doit d’avoir un officier supérieur de la Police Camerounaise face aux citoyens.

La même espérance s’étend aux sauvages déguisés en agents de l’ordre qui avaient torturés si horriblement, ou ouvert le feu sur des personnes civiles pacifiques, inoffensives et désarmées, car il faut prendre garde à ce que les brebis galeuses dans les rangs de nos hommes en tenue ne finissent par former un troupeau d’ivraie plus important que celui de la bonne graine.
C’est d’ailleurs sur les témoignages émouvant des victimes de cette barbarie humaine que va se clore l’audience de ce jour en début de soirée sur une mise en délibéré pour le 11 avril 2019 couplé d’un renvoi d’office des affaires non examinées au lundi 08 avril 2019.

Ainsi s’est achevée la folle semaine écoulée dans le cadre de la procédure judiciaire politisée concernant soi-disant les marches blanches du 26 janvier 2019.

Source: cameroonvoice.com

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