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Présidentielle 2018 : Voici enfin comment Macron a offert la victoire à Paul Biya

Trois mois avant les élections présidentielles au Cameroun, l’Élysée a décidé de le faire
réaffirment leur soutien au vieux dictateur Paul Biya … qui pourrait
Étape officialisez sa candidature à son successeur. Cette «clarification» de Paris n’est pas remise en cause par les nouvelles révélations sur les crimes de l’armée camerounaise, qui bénéficie de la coopération militaire française.

Fin juin, Emmanuel Macron prépare son déplacement à Nouakchott.
en Mauritanie pour le sommet de l’Union africaine auquel il est invité –
pour ne pas dire qu’il s’y est invité. Mais ce mouvement est doublé par un
Visite au Nigeria, poids lourd économique … et puissant voisin anglophone
au Cameroun, où une guerre latente retourne le régime contre les militants
L’anglophone s’est radicalisé à travers des mois de répression violente.

Certes, le Nigéria travaille officiellement avec le Cameroun, mais ils le font
Rébellion armée sécessionniste, les Ambazoniens, profitent de la frontière
pour échapper à ses poursuivants du sinistre bataillon d’intervention
Rapide (BIR) se venge en détruisant et incendiant les villages de la région
Régions camerounaises anglophones. Ces abus ont été dénoncés par
l’ambassadeur américain à Yaoundé, et on lui dit de temps en temps
des médias français (France 24, RFI, etc.).

Les griots du régime prétendent voir que dans ce traitement médiatique
Signes du soutien de Paris aux sécessionnistes: une rumeur qui marche
pour légitimer le vieux dictateur Paul Biya, présenté comme une victime
Potentiel de la Françafrique; une recette qui avait déjà fonctionné
2014 et 2015 à propos des groupes armés prétendant être Boko Haram
dans l’extrême nord du pays. Biya serait trop proche des Chinois
au point que les Français aimeraient s’en débarrasser, parfois en l’abandonnant
via le Tchad et les chefs de l’extrême nord, parfois via les anglophones
des régions du nord-ouest et du sud-ouest.

Ces accusations délirantes des partisans de Biya ont depuis causé
2014 une certaine gêne du côté du Quai d’Orsay, un
Le sentiment anti-français a explosé pour de bonnes raisons historiques
être virulent dans ce pays où de grands groupes français continuent de vivre
faire prospérer leur entreprise. Alors que Paris a nié l’avoir évité
59 trop fort et trop fort pour réitérer son soutien à ce régime qu’il détestait
Les gens et internationalement dénoncés.

Cette timidité a été interprétée par certains comme une prétendue lâcheté …
Cependant, des relations de collaboration étroites ont été maintenues, notamment
Police et militaire au nom de «l’amitié» franco-camerounaise
continuer à louer nos diplomates, comme notre ambassadeur Gilles Thibault
Twitter: «Félicitations à nos soldats qui ont été fait chevalier hier
de l’Ordre National du Mérite de la République du Cameroun « (20/06).

Lemoyne est le facteur

Mais Biya, une femme vulnérable de quatre-vingts ans comme tout vieux potentat qui a dépensé
plus de 35 ans au pouvoir (rappelez-vous les caprices d’Omar Bongo …), non
ne pouvait pas être satisfait de si peu. En 2015, il a reçu une visite expresse de François Hollande (quelques heures sur place lors de sa tournée
Africaine), et il était logique de lui faire une autre petite faveur,
pour ne pas gâcher la belle image d’un président invité français
Sommet d’honneur au sommet de l’Union africaine. L’onction démocratique d’un
Le président français est toujours utile, quelques semaines avant une élection
Présidentielle: en effet, les Camerounais rééliront Paul Biya pour un septième mandat en octobre. Fin juin, il n’est pas encore candidat officiel, mais nos diplomates savent que ce n’est qu’un petit détail.

Dans le premier acte, un ministre des Affaires étrangères est envoyé
Site de préparation du terrain: Les 28 et 29 juin, Jean-Baptiste Lemoyne est à Yaoundé, où il sera reçu par Biya. « Le Cameroun est l’unité dans la diversité », a-t-il déclaré en partant (RFI, 30/06) et en prenant le relais
l’argument du parti au pouvoir contre toute idée de fédéralisme – et
évidemment la sécession. Lemoyne revendique même une « volonté »
bon dialogue »à Biya, alors que ce« par rapport à
Abus commis [le gouvernement donne] des réponses
parce que vous ne pouvez pas rester impuni, tirez sur les gendarmes,
Officier « .

Mais il en est sûr, le Cameroun « peut justement pleinement se projeter,
compte tenu de ses hommes et de ses femmes, pour certains francophones,
pour d’autres anglophones, et pour d’autres bilingues. » Pour cette
première expression diplomatique depuis la répression féroce d’octobre, il
n’est plus question de renvoyer dos à dos la violence de l’armée et celle de
60 la guérilla indépendantiste : on condamne la seconde, on rejette toute idée de sécession ou fédéralisme, et on fait de Biya un homme d’avenir.
Second acte, Macron prend son téléphone et gratifie le vieux potentat de
quelques mots de soutien. Un communiqué de l’Elysée (30/06) officialise
cet appel, dans lequel il aurait été question « plus particulièrement [de] la nécessité de poursuivre la coopération régionale dans le domaine de la lutte contre les actions terroristes du groupe Boko Haram. » Macron soutient
l’action du gouvernement à l’Extrême-Nord, mais pas seulement :
interrogé par un journaliste camerounais lors de son séjour au Nigeria, il
précisera : « nous avons parlé des grands sujets en cours. Le Cameroun a
clairement un défi, qui est la cohésion, la stabilité de l’État, nous savons les tensions qu’il y a dans la région anglophone, et là aussi j’ai apporté tout mon soutien au gouvernement pour qu’il puisse justement aller vers la
stabilité » (panoramapapers, 4/07). Ça tombe bien, avec un dictateur en
place depuis 36 ans, le Cameroun est « stable », vu depuis Paris.

Et Macron de poursuivre : « Je pense que la stabilité va aussi vers la
reconnaissance des éléments de pluralisme, parfois de décentralisation qui permettent de régler ces problèmes et ces tensions. Je pense que ce dont la région a besoin, c’est de stabilité. Et ce dont la région a besoin, c’est de trouver les bons modèles d’ouverture, de régulation. C’est pas au président de la France de le dire mais d’accompagner toutes ces réformes de décentralisation, de liberté régionale qui sont offertes dans un cadre national clair. » Ce qui est clair, c’est le soutien de la France à la position du régime camerounais : faire un peu de « décentralisation » pour accompagner la répression.

Exécutions arbitraires

Tout va bien, Macron peut aller au Nigeria, Biya signe le 9 juillet un décret fixant la présidentielle au 7 octobre, et annoncera le 13 juillet sur Twitter sa candidature. Entre temps, une vidéo fait le buzz sur les réseaux sociaux : on y voit des militaires camerounais (donc de l’armée qui, contrairement au BIR, bénéficie pleinement de la coopération militaire française) exécuter de plusieurs balles deux femmes, une fillette et un nourrisson, accusés d’être des « B.H. », des éléments de Boko Haram. Authentifié successivement par deux ONG, le REDHAC et Amnesty International,
l’enregistrement de 3 minutes n’a suscité aucun commentaire côté français.
Paul Biya a pour sa part assuré, le 13 juillet : « nous resterons fidèles à nos engagements internationaux et à nos valeurs, notamment en matière de
respect des droits de l’Homme ». Parole de dictateur ami du pays des droits
de l’Homme.

REF: survie.org

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