Un scandale de corruption au sein de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) prend une nouvelle dimension. Selon des informations exclusives obtenues par le lanceur d’alerte Boris Bertolt, l’institution bancaire fait face à des demandes de dommages et intérêts s’élevant à plusieurs milliards de francs CFA.
Un concours entaché de népotisme et de corruption
L’affaire remonte à 2022, lors du concours de recrutement de la 22e promotion des agents d’encadrement supérieur de la BEAC. L’épreuve avait été suspendue suite à de graves accusations de népotisme et de corruption, jetant un voile sombre sur l’intégrité de l’institution.
Des tentatives de résolution infructueuses
À son arrivée en poste, le nouveau gouverneur de la BEAC, le Centrafricain Yvon Sana Bangui, avait tenté de résoudre la situation en lançant un appel d’offres pour un audit en avril dernier. Cet appel visait notamment les « Big Four » du conseil et de l’audit (Deloitte, KPMG, PwC et EY). Deux cabinets ont répondu : PwC, qui a obtenu les points nécessaires, et RSM France. Cependant, aucune suite n’a été donnée à cette initiative, laissant l’affaire en suspens.
Plutôt que de résoudre le problème initial, le gouverneur a opté pour le lancement d’un nouveau recrutement, cette fois-ci en interne. Cette décision a suscité de nouvelles interrogations quant à la gestion de la crise par la direction de la BEAC.
Des poursuites judiciaires et des réclamations de dommages et intérêts
L’ancien gouverneur, ABBA Mahamat Tolli, actuellement candidat à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD), avait signé des lettres d’engagement pour les candidats retenus lors du concours controversé. Nombre de ces candidats, ayant quitté leurs emplois précédents, se retrouvent aujourd’hui au chômage et sans salaire.
Face à cette situation, plusieurs candidats lésés ont engagé des procédures judiciaires contre la BEAC. Ils réclament des dommages et intérêts s’élevant à des milliards de francs CFA, mettant l’institution bancaire dans une position délicate.
Des répercussions potentiellement dévastatrices
Ce scandale pourrait avoir des répercussions importantes non seulement sur la BEAC, mais aussi sur l’ensemble de la zone économique d’Afrique centrale. La crédibilité de l’institution est en jeu, et les conséquences financières pourraient être considérables.
Alors que l’ancien gouverneur brigue la présidence de la BAD, la BEAC se trouve dans une situation précaire. La résolution de cette crise s’annonce comme un défi majeur pour le nouveau gouverneur, Yvon Sana Bangui, qui devra trouver un équilibre entre la gestion des poursuites judiciaires et la restauration de la confiance dans l’institution.
Mot de la rédaction:
La situation au sein de la BEAC est alarmante et soulève des questions cruciales sur l’intégrité et la transparence au sein de l’institution. Les demandes de dommages et intérêts s’élevant à plusieurs milliards de francs CFA mettent en lumière l’ampleur du scandale et la nécessité d’une enquête approfondie pour rétablir la confiance du public. Il est impératif que des mesures soient prises pour garantir que de tels actes de corruption ne se reproduisent pas à l’avenir.
L’équipe de rédaction de Cameroon Magazine.
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