Des élections sans violence au Kenya, s’interroge un groupe de mères qui ont perdu leurs enfants à cause de la police. Ils ont défilé dans le centre de Nairobi le jeudi 23 juin pour dénoncer l’impunité entourant ces atrocités. Et soyez attentifs aux risques de violences à l’approche des élections présidentielles du 9 août.
Avec notre correspondant à Nairobi, Albanais Thirouard
La possibilité de violence autour des prochaines élections présidentielles est une source de préoccupation au Kenya, où les tensions post-électorales reviennent† La population se souvient surtout des événements qui ont suivi les élections de 2007, où plus de 1 000 personnes ont été tuées. Ces mamans font campagne aujourd’hui pour éviter que ce scénario ne se reproduise.
† Moins de violence électorale † moins de brutalités policières Ces slogans rythment la marche dans le centre-ville de Nairobi.Les participants sont drapés de tissus, blanc pour la paix, rouge pour les victimes.
Benna Buluma mène le cortège. Elle est surnommée Mama Victor d’après l’un de ses fils qui a été tué lors de manifestations après les élections de 2017. On ne veut plus de violence, plus de meurtres, on ne veut plus voir de jeunes mourir. Nous voulons des élections pacifiques « , elle dit.
Mama Victor veut faire passer ce message aux politiques : « Ils tiennent des discours de haine incitant à cette violence. Mais nous, le peuple kenyan, nous laissons avec un sentiment terrible. Parce qu’après tout ça ils vont se serrer la main, mais on va perdre nos enfants, les voisins vont s’entre-tuer. Et ils vont tous manger ensemble au Parlement, pendant que nous allons pleurer. †
Le collectif réclame également justice pour les victimes de brutalités policières. Les mères dénoncent l’impunité et échouent aux enquêtes. Efaa Kwendo a perdu deux fils en 2018. Elle attend toujours un verdict.
† Il n’y a pas de justice. Au Kenya, des gens sont tués, d’autres disparaissent… Nous voulons la vérité. Certains ont vu leurs maisons détruites, nous avons perdu des êtres chers, nos enfants. Et nous réclamons toujours justice. †
Le cortège d’une centaine de personnes se dirige vers la Cour suprême pour soumettre ses revendications aux chants des participants.
Une association kenyane, Missing Voice, recense des cas de brutalités policières. Pour 2021, cela a porté à 219 le nombre de personnes tuées ou portées disparues par les forces de l’ordre.
#Kenya #marche #des #mères #pour #des #élections #sans #violence