Maroua : soupçon de corruption à la douane

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Un transporteur tente de récupérer son camion, qui a été saisi pendant 7 mois. Une amende de 5 millions de francs CFA lui a été demandée, en violation de la loi, estime-t-il.

Pendant sept mois, Jean Calvin Michirendi court après son camion. Le véhicule de la marque Mercedes Benz a été immobilisé, avec toute sa cargaison (450 sacs de plâtre et 40 sacs de ciment) le 11 décembre 2020 à Maroua.

Selon les douaniers qui l’ont saisi, le camion transportait des cartons de médicaments qui n’étaient pas sur le bordereau. Des médicaments « frauduleusement cachés à mon insu par le chauffeur du camion dans les sacs de plâtre et de ciment qu’il transportait », a expliqué le propriétaire du véhicule dans une lettre ouverte qu’il a adressée au chef de l’État le 13 mai 2021.

Dans cette correspondance, cinq mois après la saisie du véhicule et de la cargaison, il se plaignait déjà d’injustice, de mauvaise administration et de corruption de la part des douanes. Il se souvient surtout de l’épreuve qu’il a traversée depuis qu’il a été cambriolé. sa source de revenus, lui qui souffre de diabète selon le certificat médical qu’il a joint à l’important dossier contenant tous les documents relatifs à son cas.

Suite à la saisie de son camion, M. Michirendi, qui se trouvait à Yaoundé car il soupçonnait le conducteur du véhicule d’y avoir apporté la marchandise problématique, a déposé plainte auprès de la police judiciaire le 14 décembre 2020. Le conducteur a été arrêté le 23 décembre. et déférée au Tribunal de Première Instance de Maroua le 31 décembre 2020. Le transporteur demandera donc au commandant Halcomi de libérer son véhicule, ce qu’il n’obtiendra pas.

« Face à cette situation, pour le moins déplorable et inexplicable, à la demande du 17 décembre 2020, j’ai adressé le Directeur Général des Douanes camerounaises à l’attention du Commandant de la Douane de Maroua (avec renfort et condamnation d’une tentative de corruption de le commandant des douanes de Maroua le même jour au président de la Commission nationale anti-corruption) demandant la mainlevée totale de mon camion pour lequel j’ai un permis de transport, une carte bleue et autres l’autorisant à conduire l’« activité de transport en commun », il écrit.

Le transporteur « ne comprend pas pourquoi son véhicule reste immobilisé, alors même que le condamné de l’escroquerie est le conducteur contre lequel il a porté plainte. De plus, il a découvert que le procès-verbal de saisie n’était pas signé par le défendeur, contrairement à ce que prétendaient les autorités douanières.

Depuis le début de la vitrine dans laquelle il est lancé, Jean Calvin Michirendi a fait plusieurs demandes au directeur général des douanes. 17 décembre 2020, 12 janvier 2021, 22 janvier 2021 …

Il a également saisi le ministre des Finances, le ministre des Transports et le Premier ministre. A ce dernier, à qui il a adressé une mise en demeure le 13 janvier 2021 avec effet immédiat pour possession illégale du bien d’autrui et détournement de pouvoir.

« Excellent Premier ministre, vous verrez (…) que l’approche douanière camerounaise est violée (…) », écrit-il. Dans cette requête, il rappelle la perte de revenus occasionnée par la mise en fourrière de son camion, pour laquelle il estime la journée de location à 100 000 francs CFA, et demande que tant le chauffeur que le propriétaire des tablettes retrouvées dans le véhicule soient interrogés afin de répondre de leurs actes devant la loi.

Le 18 janvier 2021, le directeur général des douanes a répondu « à l’une des demandes du transporteur ». « J’ai l’honneur de vous informer que la détention de votre camion est conforme à la réglementation douanière qui le prescrit, en plus de la saisie des marchandises servant à dissimuler la contrebande (gypse et ciment en l’occurrence).

Par conséquent, je vous invite à vous rapprocher du lieu où la saisie a été effectuée pour la mise en œuvre des conséquences controversées prévues par les dispositions du Code des douanes de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), notamment la libération des moyens de transport et des marchandises se manifester par le paiement d’une amende exceptionnelle, étant entendu que les marchandises interdites (médicaments) seront mises à disposition du Comité régional de lutte contre la contrefaçon des médicaments pour leur destruction », écrit la DG des douanes.

Concernant l’amende, M. Michirendi indique dans sa lettre au Président de la République que le commandant de l’opération Halcomi lui a demandé une amende de 5 millions de FCFA. Ce qui pour lui est largement en dehors du taux réglementaire, qui varie entre 50.000 et 200.000 Fcfa.

La Commission nationale anti-corruption (CONAC), qui a inculpé le commandant des douanes de Maroua pour tentative de corruption, s’est intéressée à l’affaire. Dans une correspondance adressée au requérant, le président de la CONAC l’a informé que sa demande avait été transmise au directeur général des douanes.

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