Home Après la présidentielle : la Biélorussie sous tension après une nuit de manifestations

Après la présidentielle : la Biélorussie sous tension après une nuit de manifestations

Des manifestations violemment réprimées ont éclaté dans plusieurs villes du pays après l’élection présidentielle qui devrait voir la victoire de l’autocrate Alexandre Loukachenko. À l’aube, la police restait maîtresse des rues. Mais les partisans de l’opposition ont lancé de nouveaux appels à défiler contre le régime.

Les faits

Des manifestations violemment réprimées ont éclaté dans plusieurs villes du pays après l’élection présidentielle qui devrait voir la victoire de l’autocrate Alexandre Loukachenko. À l’aube, la police restait maîtresse des rues. Mais les partisans de l’opposition ont lancé de nouveaux appels à défiler contre le régime.

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Un calme précaire s’est installé dans les rues de Minsk, la capitale biélorusse, ce lundi 10 août, au lendemain d’une élection présidentielle tendue. À l’aube, les OMON, la police antiémeute, disent « contrôler la situation » dans l’autoritaire Biélorussie du président Alexandre Loukachenko. Les forces anti-émeutes ont gagné la première manche face à des manifestants qui ont bravé le régime peu après la fermeture des bureaux de vote. Les autorités les avaient déployées en masse pour contenir la colère des électeurs qui contestent la victoire annoncée de l’actuel dirigeant, avec plus de 79 % des suffrages selon un sondage officiel sorti des unes, le seul admis en l’absence d’instituts indépendants.

Dans la foulée d’une mobilisation hors norme autour de la candidate de l’opposition Svetlana Tikhanovskaïa, les protestations de la nuit ont dépassé par leur ampleur les rassemblements post-scrutin de 2006 et 2010. Pour la première fois, la province s’est mise au diapason de la capitale. Au cours de la nuit, l’opposition a recensé des cortèges dans une trentaine de villes du pays dont Gomel, Pinsk et Grodno qui s’étaient réunis malgré le blocage ou le ralentissement d’Internet.

Alors que les informations sur les événements en province arrivent au compte-gouttes, c’est à Minsk que les heurts entre forces de l’ordre et les manifestants ont été, semble-t-il, les plus rudes. Les images des blogueurs et des médias indépendants diffusés sur les réseaux sociaux montrent des jeunes gens au visage recouvert de sang ou le corps blessé, sans doute par des coups de matraque, des grenades assourdissantes ou des balles en caoutchouc. La police a reconnu avoir utilisé des « équipements spéciaux » pour réprimer les contestataires, lesquels n’ont pas hésité à défier, voire à s’attaquer aux hommes en uniforme : des scènes très rares dans ce pays policé par 26 années de régime autoritaire.

Les manifestations de la nuit traduisent la colère d’une partie de la population qui s’est sentie « humiliée » par le déroulement d’une élection orientée de bout en bout, où l’État n’a pas tenté de sauver les apparences du jeu démocratique. Alexandre Loukachenko croyait avoir fait le plus dur en arrêtant ou écartant de la course ses trois rivaux le plus dangereux. Le dirigeant paternaliste finalement s’est laissé surprendre par la candidate Svetlana Tikhanovskaïa, qui a réussi à mobiliser l’opinion fatiguée par la propagande d’un régime embourbée dans le marasme économique.

L’épouse du blogueur incarcéré Sergueï Tikhanovski, qui était il y a un mois encore une mère au foyer totalement inconnue, a voté devant des centaines de supporteurs venus l’acclamer. Elle avait appelé ses électeurs à se déplacer au dernier moment plutôt que de profiter du vote anticipé afin de réduire les risques de fraude. Elle a été entendue. Des queues interminables se sont formées devant les bureaux de vote en Biélorussie mais aussi à Moscou, Saint-Pétersbourg, Berlin et Vilnius.

Le scrutin s’est déroulé dans une étrange atmosphère, entre l’espoir suscité par la candidature de Svetlana Tikhanovskaïa et la crainte des interpellations. Particulièrement ciblés, au moins cinquante observateurs qui tentaient de comptabiliser la participation ont été placés en garde à vue au cours des derniers jours. Ils sont venus s’ajouter aux centaines d’arrestations qui ont jalonné la campagne. « Nous pensons que dans des conditions aussi difficiles, les observateurs sont les véritables héros de cette campagne électorale », a déclaré le comité de campagne de l’opposition.

En l’absence d’observateurs indépendants, on ne connaîtra probablement jamais les vrais résultats du scrutin. À Minsk, une poignée de présidents de bureaux de vote ont pris le risque de placer Svetlana Tikhanovskaïa très largement en tête, premiers et timides signes d’effritement parmi les fonctionnaires. Ailleurs, l’opposition dénonce des bourrages d’urnes à grande échelle. En comptant les électeurs, des militants avaient déjà observé durant l’élection anticipée comment les taux de participation avaient été artificiellement gonflés.

En 2006 et 2010, le régime était parvenu à éteindre très rapidement la colère des opposants qui ne débordait pas de Minsk. Cette fois, de nouveaux appels à se rassembler dès ce lundi 10 août. dans la capitale et en province ont été lancés. De l’ampleur des cortèges dépendra de l’avenir immédiat de la contestation. Mais quoi qu’il arrive, le cinquième mandat du président Loukachenko, qui a perdu le soutien de la Russie, s’annonce beaucoup plus périlleux.

La répression et les bruits de bottes n’ont pas découragé les Biélorusses de voter ce dimanche 9 août, à l’appel…

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SOURCE: https://www.w24news.com

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