Le fonds Marianne, créé en réponse à l’assassinat terroriste du professeur Samuel Paty en octobre 2020, a fait l’objet d’un rapport sévère de l’inspection générale de l’administration (IGA) sur les conditions d’attribution de sa manne de 2,5 millions d’euros. Le rapport se concentre sur l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), une des associations subventionnées par le fonds Marianne. L’association était dirigée par l’essayiste Mohamed Sifaoui, très en cour auprès de Marlène Schiappa et du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), au sein duquel il dispensait des formations. Le rapport de l’IGA dénonce le peu de coopération de M. Sifaoui lors de l’enquête et révèle que son projet de « contre-discours républicain » était déjà subventionné par le CIPDR, avant d’être redirigé vers le fonds Marianne.
Le secrétaire général du CIPDR, Christian Gravel, qui pilotait l’attribution de cette manne, a démissionné de ses fonctions au moment de la publication du rapport de l’IGA. Le magazine Marianne et France Télévisions avaient révélé fin mars que deux associations aux pratiques douteuses avaient capté les plus importants montants de subventions, soulevant de forts soupçons de collusion entre leurs responsables et les pilotes du fonds Marianne, Mme Schiappa et M. Gravel. Le rapport de l’IGA souligne également le choix d’inclure des projets déjà subventionnés, mais « réattribués » au fonds Marianne, constituant ainsi un appel à projets « biaisé ».
Cette affaire met en lumière les dérives possibles dans l’attribution de subventions et la nécessité de renforcer les contrôles pour éviter les conflits d’intérêts et les pratiques douteuses. Elle souligne également l’importance de la transparence dans la gestion des fonds publics et la nécessité de rendre des comptes aux citoyens sur l’utilisation de leur argent.
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