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« Joker », Joaquin Phoenix, auguste clown

Todd Phillips recycle habilement l’antithèse du superhéros et livre un drame qui cristallise les maux de l’Amérique actuelle.

« Joker » n’est pas une histoire de super-héros ni tout à fait un blockbuster. Et tant mieux. On doit le film à Todd Phillips, tâcheron rusé (la saga « Very Bad Trip ») transformé ici en recycleur habile. Il s’empare d’une mythologie à la mode (les origines de l’ennemi de Batman) pour ressusciter un cinéma américain qui ne l’est plus (les films contestataires des années 1970). Son audace consiste à épouser le point de vue d’un sociopathe, à la manière du « Taxi Driver » de Scorsese.

Arthur Fleck (Joaquin Phoenix) vit chez sa maman, malade et shootée aux talk-shows, et fait le clown-sandwich dans les rues de Gotham, copie du New York crapoteux de 1981, année record en termes de violences. Victime d’une déficience neurologique qui le rend hilare quand il se sent mal, prisonnier d’un quotidien sordide et des injonctions au bonheur de sa mère, Arthur rêve de passer dans l’émission de son idole, Murray Franklin (Robert De Niro, dans un rôle en écho à celui de « la Valse des pantins »). Son agression dans la rue par de petits voyous marque le début d’une descente aux enfers dont le garçon se libérera en virant histrion psychopathe, leader malgré lui d’un soulèvement populaire de clowns révolutionnaires.

Du rire jaune aux « gilets jaunes », de la détresse individuelle au chaos social, la trajectoire du personnage cristallise les maux de l’Amérique actuelle : mépris des puissants pour les faibles, impunité des riches, aides sociales en berne, port d’arme meurtrier, cynisme du show télévisuel. Ne cherchez pas dans le film l’ambiguïté ou la complexité de ses modèles autoproclamés (ajoutons-y « Network » et « Un justicier dans la ville »). Todd Phillips leur préfère la force de l’iconographie pop et une emphase, héritée de Christopher Nolan (la musique appuie chaque effet dramatique), qui s’amenuise à mesure qu’Arthur devient le Joker et que Joaquin Phoenix s’empare du spectacle. Epoustouflant, l’acteur passe par les différents états de la folie avec une élégance kamikaze qui le distingue de ses illustres prédécesseurs, de Jack Nicholson à Heath Ledger.Samedi 12 septembre à 20h50 sur Canal+ Cinéma. Drame américain de Todd Phillips (2019). Avec Joaquin Phoenix, Robert De Niro. 2h02. (En multidiffusion et A la demande). Nicolas Schaller


SOURCE: https://www.w24news.com/news/joker-joaquin-phoenix-auguste-clown/?remotepost=267993

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