Son téléphone a « borné » là où des chantiers ont été pillés. Ce mercredi pourtant, dans le box du tribunal de Nanterre, Christian N. n’a cessé de le répéter : il n’a rien à voir avec les cinq vols de matériels recensés, entre le 10 janvier et le 4 février, sur différents chantiers de construction à Puteaux, Clichy (Hauts-de-Seine) et Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis).
Tout accable pourtant ce jeune Roumain de 24 ans arrivé en France début 2018. D’abord, l’examen de son téléphone, qui trahit sa présence près des chantiers visités. Ensuite, les perceuses, disqueuses, visseuses et autres groupes électrogènes retrouvés par les policiers, lors de la perquisition de son domicile des Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Enfin, les photos de sa Renault Clio flashée, le soir des faits, sur la route qui relie les chantiers et son domicile de Seine-Saint-Denis.
Selon les enquêteurs, même le mode opératoire utilisé — les auteurs découpaient la tôle des conteneurs pour s’y introduire et les dévaliser — portait la signature du prévenu. « Il s’agit d’une équipe organisée, assure de son côté le procureur de la République. Une équipe composée d’individus venus en France pour voler, se faire de l’argent avant de repartir… »
Mais derrière l’épaisse paroi vitrée, Christian N. nie en bloc et semble avoir réponse à tout. Le matériel retrouvé chez lui ? Il l’a acheté à un ami. Et si son téléphone a activé les relais près des lieux où les méfaits ont été commis, c’est parce qu’il erre parfois, la nuit, « à la recherche de prostituées ».
À ses côtés, tempes rasées et quelques rares cheveux relevés en chignon au sommet du crâne, Viorel S., son complice, opte pour une tout autre stratégie. Les six vols, qui lui sont imputés sur des chantiers de Clichy, Puteaux, Neuilly-sur-Seine, Saint-Ouen et Drancy, l’homme de 30 ans les reconnaît sans sourciller. « J’avais besoin d’argent, explique-t-il par le truchement d’un interprète. Je devais absolument aider ma mère malade, qui est restée en Roumanie. »
Cet aveu lui a attiré l’indulgence du tribunal correctionnel, qui l’a condamné à 18 mois de prison ferme. Six mois de plus ont en revanche été prononcés à l’encontre de Christian N., qui écope donc de deux ans d’emprisonnement. Les deux hommes, condamnés en février pour des faits similaires par le tribunal correctionnel de Paris, ont été maintenus en détention.
SOURCE: https://www.w24news.com
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