Après une semaine à s’observer, les favoris du Tour de France sont passés à l’attaque samedi dans les Pyrénées. Si l’étape est revenue au Français Nans Peters au terme d’une belle échappée, la hiérarchie commence à se dessiner dans la course au maillot jaune. Mais Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) n’y figure plus, victime d’une terrible défaillance dans le Port de Balès.
Dans cette première étape de haute montagne, Adam Yates a laissé filer une échappée de 13 coureurs pour priver ses rivaux des précieuses bonifications au sommet du col de Peyresourde et sur la ligne, à Loudenvielle. Encouragés par le rythme détendu imprimé par l’équipe Mitchelton-Scott en tête de peloton, les fuyards ont abordé le col de Menté puis le port de Balès avec 13 minutes d’avance sur le groupe Maillot Jaune.
Premier col hors-catégorie sur ce Tour de France, l’ascension pyrénéenne a fait voler en éclats les rêves de maillot jaune de Thibaut Pinot. La bonne forme affichée vendredi au milieu des bordures n’était qu’un trompe-l’oeil, le Franc-Comtois n’avait pas récupéré de sa chute lors de la première étape à Nice. Lâché dès le milieu de l’ascension, Pinot s’est touché à plusieurs reprises le bas du dos pendant que le peloton, tiré par les Jumbo-Visma, prenait le large. Visage fermé, entouré de cinq coéquipiers, il a rejoint l’arrivée avec 25 minutes de retard sur les favoris.
Pinot a été la principale victime du rythme des Néerlandais qui ont fait parler leur collectif dans les cols pyrénéens. Wout Van Aert, vainqueur la veille, a assuré le tempo au sommet du Port de Balès avant de passer le relais à Tom Dumoulin, désormais au service de Roglic. Le vainqueur du Giro 2018 a placé une accélération dévastatrice au pied du col de Peyresourde, fatale à Julian Alaphilippe. Le Français a aussi tenté de faire illusion avec une accélération quelques secondes plus tôt. Mais Dumoulin l’a avalé et Alaphilippe n’a plus insisté, rejoignant la ligne à presque 12 minutes du groupe de favoris.
Borduré vendredi alors qu’il signait une première semaine quasi-parfaite, Tadej Pogacar a été le grand animateur de la dernière ascension. Premier favori à dégainer, il a placé une accélération tranchante à laquelle seul un Primoz Roglic très facile et Nairo Quintana ont répondu, avant que le groupe Maillot Jaune se reforme. Mais le jeune Slovène (21 ans) avait de la suite dans les idées et s’est à nouveau détaché, cette fois pour de bon, à mi-chemin vers le sommet. Sur la ligne, Pogacar reprend 40 secondes, la moitié du temps perdu dans les bordures.
Placé à neuf secondes du Maillot Jaune au départ de Cazères-sur-Garonne, Guillaume Martin (Cofidis) a ensuite tenté sa chance, sans succès. Le groupe des favoris est donc arrivé groupé sur la ligne à Loudenvielle, à l’exception de Pogacar et de Romain Bardet (AG2R La Mondiale), qui a repris deux secondes sur une accélération en fin de descente.
Loin de cette bataille, Peters n’a pas tremblé dans la descente vers Loudenvielle. Après avoir résisté au rythme de Zakarin, qui revenait sur lui dans la montée, le Français n’a plus été inquiété par le Russe, piètre descendeur. Il s’impose finalement avec près d’une minute d’avance sur Tom Skujins (Trek-Segafredo) et Carlos Verona (Movistar).
Au classement général, Adam Yates conserve trois secondes d’avance sur Primoz Roglic et neuf sur Guillaume Martin. Romain Bardet est désormais quatrième (+ 11 »), devant un Egan Bernal (Ineos Grenadiers) en retrait dans le col de Peyresourde et bien aidé par Richard Carapaz. Très facile, Roglic pourrait prendre le maillot jaune à l’issue de la deuxième moitié du week-end pyrénéen, dimanche, entre Pau et Laruns, où il s’était imposé il y a deux ans. Cinq ascensions sont au programme dont le col de Marie-Blanque (7,3 km, à 8,7 %).
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