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World news – Edouard Philippe, le tonton-flingueur aux gants de velours

LE CLIN D’ŒIL DE SERGE RAFFY. Dans un discours sans doute historique, l’ex-Premier ministre est sorti de son silence. La « tempête » gronde, annonce-t-il. Quand le tsunami surgira, il faudra des hommes de rassemblement, pas de division. Qui pour éviter le naufrage ? Ni Sarkozy, ni Macron… Et si c’était lui ?

« Ed le Placide » is back ! Et, comme toujours, dans son style so british, et son calme olympien, il annonce le tsunami à venir et joue les lanceurs d’alerte. A Octeville-sur-Mer, petite commune de l’agglomération havraise, connue pour ses falaises calcaires, symboles de la friabilité des temps futurs, dans un discours millimétré, l’ancien Premier ministre se paye le luxe de « singer » Nicolas Sarkozy. Il lui emprunte avec une ironie savamment calculée l’expression « tempête », titre du dernier best-seller du prédécesseur de François Hollande à l’Elysée. Au terme d’une « pénitence » de trois mois, Edouard Philippe sort donc du bois en rappelant aux uns et aux autres que le sort du pays ne lui est pas insensible et que son exil havrais n’était qu’une parenthèse.

« Tempête » ? Pour ceux qui auraient mal entendu, l’homme à la barbe poivre et sel martèle le mot avec délectation : « Je pense que nous allons affronter une tempête – une tempête économique, une tempête sanitaire, une tempête à tous égards – et peut-être une tempête sociale, peut-être une tempête politique. Et je pense que les temps qui viennent sont des temps difficiles ». Nicolas Sarkozy a, bien sûr, saisi toute l’ironie de l’intervention de l’ancien disciple d’Alain Juppé. Non seulement il chasse sur ses terres, il le plagie, mais il le fait avec une détermination que tous les fauves de la politique traduisent immédiatement. D’une manière symbolique, certes, Edouard Philippe signifie qu’il entend bien occuper cet espace naissant d’un leadership de la droite républicaine. Exit Sarko ? Dans le genre « coup de pied de l’âne » contre l’ancien président, difficile de faire plus ravageur. Dans la fable de Jean de La Fontaine, « Le lion devenu vieux », un âne attend patiemment la vieillesse du roi de la forêt, et son inexorable affaiblissement, pour lui asséner le coup fatal. Ed le Placide aurait-il été atteint d’un excès de témérité, lui qui a la prudence chevillée au corps ? En tout cas, il marque son territoire pour l’avenir.

Mais, comme à son habitude, il le fait dans la causticité, en mode père tranquille. Autre cible symbolique du nouvel Edouard Philippe ? Le président lui-même. Face à « Manu l’agité », incapable de jouer la statue du Commandeur, enfermé dans son besoin de visibilité, courant derrière les petites phrases pour occuper les réseaux sociaux, se dressent lentement mais sûrement Ed le Placide et sa silhouette gaullienne, l’homme avare de mots, rassurant en diable. A Octeville, face à l’océan menaçant, face à la « tempête » qui gronde, l’ancien locataire de Matignon a, d’une manière indubitable, entamé une nouvelle séquence de sa carrière politique.

Son retour sur le devant de la scène nationale, évidemment, n’est pas fortuit. Il suit une série de sondages qui révèlent tous qu’il reste un des chouchous de l’électorat de la droite classique et du centre. Venu soutenir une candidate LR pour les élections sénatoriales, il rappelle qu’il n’a pas d’hostilité manifeste avec son ancienne famille politique. Ce signal renvoie aussi à une des énigmes du quinquennat Macron : l’histoire secrète du départ de Matignon d’Edouard Philippe. Le maire du Havre a-t-il été congédié pour cause d’excès de popularité, et donc de rivalité naissante, ou a-t-il décidé de fausser compagnie à un président en surchauffe, pour se préparer pour 2022 ?

Dans tous les cas, dans la petite commune côtière normande, Ed le Placide a décidé de bien marquer sa différence. Et sa liberté. Son discours fait dans la métaphore maritime : il évoque le carnet de bord d’un grand capitaine de vaisseau, toujours concentré sur la recherche de l’unité de son équipage. Surtout en pleine « tempête ». Qui n’est pas raccord avec cette philosophie ? Emmanuel Macron, bien sûr, et son insatiable besoin de jouer les provocateurs, voire de se « trumpiser », comme il l’a prouvé dans l’affaire des écolos Amish. Pour ceux qui en doutaient, Edouard Philippe n’est pas encore en pôle position pour 2022, mais il se tient prêt. En cas de tempête…


SOURCE: https://www.w24news.com

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