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World news – FR – Diego Maradona sur Canal+ : un documentaire passionnant qui n’est pas réservé qu’aux fans de football

Vous n'aimez pas le football ? "Diego Maradona", diffusé sur Canal+, peut quand même vous plaire. Car ce documentaire sur la star argentine, dont il dresse un portrait nuancé, va au-delà du sport et a...

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Vous n’aimez pas le football ? « Diego Maradona », diffusé sur Canal+, peut quand même vous plaire. Car ce documentaire sur la star argentine, dont il dresse un portrait nuancé, va au-delà du sport et aborde divers sujets tels que la célébrité.

Comment Diego Maradona, génie du football considéré, aujourd’hui encore, comme l’un des plus grands joueurs que le sport ait connu, est devenu ce petit personnage grotesque aux fréquentations douteuses qui s’est illustré pendant la dernière Coupe du Monde par ses siestes entrecoupées de gestes obscènes envers les supporters du Nigéria pendant son match de poules contre l’Argentine ? A quel moment la chute de D10S (l’un de ses surnoms, né de la contraction du mot « Dios », qui signifie « Dieu » en espagnol, et le 10, son numéro de maillot) a-t-elle commencé ? Tel est le point de départ du nouveau documentaire signé Asif Kapadia, le troisième volet de sa trilogie sur la célébrité et les destins brisés, après Senna et Amy. A ceci près que, contrairement au pilote de Formule 1 brésilien et à la chanteuse anglaise, le footballeur argentin est encore en vie. Et qu’il se livre totalement.

Alors que ses avocats ont récemment porté plainte contre le prochain film de Paolo Sorrentino, qui ne parlera pas de lui mais y fait référence à travers son titre, The Hand of God (« La Main de Dieu » en français, ce qui renvoie à son célèbre but marqué de la main pendant la Coupe du Monde de 1986), Diego Maradona a permis à Asif Kapadia d’accéder à plusieurs centaines d’heures d’images inédites et souvent prises sur le vif, hors des terrains. Et il en assure le commentaire audio dans ce long métrage qui, s’il évoque sa jeunesse et ses premiers exploits balle au pied, se focalise sur une période bien précise : son passage par le club de Naples, alors en grande difficulté (un peu comme si Neymar n’avait pas signé au Paris Saint-Germain mais à Dijon), et qu’il parviendra à emmener sur le toit de l’Italie et de l’Europe, pendant qu’il offrira à l’Argentine le second titre de champion du monde de son Histoire. Avant de chuter de son trône, condamné à quinze mois de suspension pour usage de cocaïne.

Que l’on connaisse sa carrière sur le bout des doigts, ou seulement les grandes lignes, ce dénouement est déjà connu de la grande majorité du public avant même que ne débute le film, avec un générique aux accents 80’s qui passe en revue son enfance, ses passages dans les clubs d’Argentinos et Boca Juniors ou encore ses deux saisons compliquées au FC Barcelone, au cours desquelles un défenseur rugueux lui brise notamment la cheville, et qu’il achève en étant à l’origine d’une bagarre générale face à l’Athletic Bilbao. Mais est-ce vraiment un défaut que de connaître la fin à l’avance ? Plus gros succès mondial de tous les temps entre 1998 et 2010, Titanic est pourtant parvenu à captiver plusieurs générations de spectateurs en revenant sur l’une des plus célèbres catastrophes de l’Histoire. De la même façon qu’Ayrton Senna et Amy Winehouse étaient déjà décédés depuis plusieurs années lorsqu’Asif Kapadia leur a consacré un documentaire. Cela n’empêche en rien Diego Maradona d’être passionnant, bien au contraire. Surtout qu’il ne parle pas que de football.

Il y a bien évidemment des extraits de matches. Mythiques pour certains, tel ce quart de finale entre l’Argentine et l’Angleterre pendant la Coupe du Monde 1986, au cours duquel le meneur de jeu s’est illustré en marquant par deux fois : de la main, puis après avoir passé en revue toute l’équipe adverse le temps d’un slalom incroyable, entamé dans sa moitié de terrain. Des images qui nous permettent d’admirer sa technique hors du commun et de revoir certains de ses plus beaux exploits et/ou le traitement qui lui était réservé par quelques adversaires. Être fan de ballon rond peut donc grandement aider à les apprécier à leur juste valeur, allant jusqu’à provoquer une poignée de frissons. Ne pas l’être n’est, en revanche, pas rédhibitoire. Comme dans Senna et Amy avec la Formule 1 et la musique, le football est au cœur de Diego Maradona. Mais la grande réussite du long métrage réside, entre autres, dans la manière dont Asif Kapadia l’associe à d’autres sujets, et notamment la célébrité.

Lorsqu’il débarque en Europe au début des années 80, le Pibe de Oro (le « gamin en or » en espagnol) jouit déjà d’une petite notoriété que son passage par Naples va amplifier. Pour le meilleur, en faisant de lui un dieu vivant dans une ville, la plus pauvre d’Italie, qu’il a aidée à placer sur la carte du football mondial où elle joue encore un rôle important, et pour le pire. Au gré des victoires et des titres, son statut grandit et le nombre de sollicitations aussi, ce qui n’arrange en rien son goût déjà bien prononcé pour la fête, qui passe de moins en moins inaperçu, et revient régulièrement dans les médias, au même titre que ses liens avec la Camorra (la mafia napolitaine) qui semble le couvrir, comme le montre ce documentaire.

Lequel se penche aussi sur le fonctionnement parfois nébuleux de la ville, et les rapports conflictuels entre l’Italie du Nord et l’Italie du Sud, dont Naples est l’un des représentants emblématiques, qui se déplace trop souvent sur le terrain du racisme. En allant du sport à la géographie, en passant par la politique et le star system, Asif Kapadia va même plus loin et dresse un portrait des années 80, marquées par une démesure qui caractérise parfaitement l’ascension de Diego Maradona, malgré une liberté d’aller et venir librement qui se réduit au fur et à mesure que son statut de divinité prend de l’importance, et lui pèse de plus en plus.

Et on notera que c’est à l’aube de la décennie suivante que la dégringolade s’amorce, point d’orgue d’un film qui s’impose aussi bien par son fond de jeu que par la forme avec laquelle le réalisateur nous présente le tout. Comme à son habitude, il suit l’ordre chronologique des événements pour ne pas altérer ce schéma d’ascension et de chute, quitte, par exemple, à revenir sur les addictions de Maradona et ses origines grâce au commentaire du principal intéressé au moment où celles-ci sont révélées. Mais l’idée directrice est bien de nous faire vivre les faits aux côtés de la star en ne s’appuyant que sur des images d’archives, et non les allers-retours entre passé et présent auxquels se prêtent bon nombre de documentaires et qui nuirait à l’immersion ici recherchée. Seule les voix de D10S et d’autres intervenants nous guident d’un extrait à l’autre dans ce récit passionnant, conçu comme une tragédie, une histoire frappée d’emblée du sceau de la fatalité puisqu’elle progresse irrémédiablement vers une fin que nous connaissons par avance. Et ce sans nous ennuyer, avec un rythme digne d’un thriller lorsque se profile le moment qui fera dérailler sa carrière.

Ce dernier arrive d’ailleurs à l’issue d’un rebondissement qui, dans une fiction, aurait été moqué et qualifié de grosse ficelle. Mais non, et la Coupe du Monde 1990, qui s’est déroulée en Italie, a bien été marquée par une demi-finale entre les hôtes et l’équipe d’Argentine jouée dans le stade de… Naples. Soit le théâtre des exploits du Dieu Maradona devenu, à l’issue d’une étouffante séance de tirs au but, un traître aux yeux de la ville et du pays qui l’avaient adopté. La suite, tout le monde la connaît, et le film l’aborde avec davantage de détails grâce aux témoignanges du Pibe de Oro, dont la trajectoire qui nous est ici racontée aura été aussi spectaculaire et imprévisible que son jeu, qu’Asif Kapadia met en valeur comme le symbole d’un football révolu. Et ce alors que l’émotion entre sur le terrain dans les derniers instants, lorsque l’on peine à reconnaître dans ce petit bonhomme claudiquant ce joueur aux manteaux de fourrure improbables, ce jeune homme dont le regard enfantin s’était atténué au fil des années.

Présenté hors-compétition au Festival de Cannes 2019, sans sa star, absente pour des raisons de santé, Diego Maradona est un modèle de documentaire, sur la forme et le fond, doublé du beau portrait d’un homme considéré, selon les points de vue, comme un rebelle, un tricheur, un héros ou un Dieu. A moins que le Pibe de Oro ne soit en réalité la somme de tout cela, comme le montre ce film, riche et nuancé, passionnant, trépidant par moments et finalement émouvant. Une réussite sur tous les plans, capable de plaire à ceux que le football rebute, ce qui n’est pas un mince exploit.

« Diego Maradona » est diffusé le dimanche 20 septembre à 21h sur Canal+, et sera ensuite disponible en replay sur myCANAL.

de
Robert Zemeckis

avec
Tom Hanks, Gary Sinise

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SOURCE: https://www.w24news.com/news/world-news-fr-diego-maradona-sur-canal-un-documentaire-passionnant-qui-nest-pas-reserve-quaux-fans-de-football/?remotepost=304902

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