POLITIQUE – Les bureaux de vote de Nouvelle-Calédonie, archipel stratégique de 270000 habitants dans le Pacifique Sud, ont ouvert ce dimanche 4 octobre pour un second référendum pour choisir entre la France et l’indépendance
Près de 180598 électeurs de cet archipel français, colonisé en 1853 et disposant de grandes réserves de nickel, ont jusqu’à 18h00m (9 h 00m à Paris) pour se rendre dans l’un des 294 bureaux de vote et dire s’ils veulent «que la Nouvelle-Calédonie acquière la pleine souveraineté et devienne indépendante»
Les 304 bureaux de vote du territoire ont ouvert à 8 hm Les 180640 électeurs environ inscrits sur la liste électorale spéciale ont jusqu’à 6 pm pour parlerhttps: // tco / HjAJbV5kIQpictwittercom / v2b1Hy7TT2
Sur ce territoire à 18000 km de Paris, qui représente l’un des derniers bastions de la souveraineté européenne dans la région après le Brexit, un premier scrutin le 4 novembre 2018 a vu les pro-français s’imposer par 567% des voix
Avant même l’ouverture des bureaux, plusieurs dizaines d’électeurs faisaient déjà la queue, malgré la pluie, devant les bureaux de vote installés dans l’école Candide Koch, dans la Vallée des Colons à Nouméa, a noté l’AFP
Daniela, est arrivée parmi les premières, avant 7h30m « Je viens voter maintenant, car je pense qu’il y aura foule La dernière fois il y a eu des heures d’attente », explique ce polynésien « Je vote » non « car la France a toujours été là pour nous, elle le restera donc je espère « , a-t-elle ajouté Mais quel que soit le résultat, « la première chose que nous voulons pour notre pays, c’est la paix »
Tous les habitants de Caillou ne peuvent pas parler: l’électorat de ce scrutin sensible est conditionné à plusieurs critères, comme justifier d’une résidence continue en Nouvelle-Calédonie depuis au moins le 31 décembre 1994, être originaire de l’archipel ou relever l’état civil kanak coutumier
Calédonien depuis «plusieurs décennies», Carl Leclerc a fait son choix il y a longtemps: «Ce choix, c’est non, c’est de rester en France», assure ce manager de 50 ans car « il n’y a pas de réponse au niveau des séparatistes sur notre avenir, c’est » on verra on verra « »
«Nous pouvons gérer notre pays sans aucun problème», répond Willi Cejo, maraîcher kanak de 23 ans Mais si le «non» gagne à nouveau, «nous nous battrons pacifiquement jusqu’à la fin» «Lors du premier référendum, nous étions toujours heureux, car nous devions le« gagner »
La consultation, dont le résultat sera connu dimanche soir (dimanche matin en France métropolitaine), se déroule sans mesures de barrière ni de masque, puisque l’archipel est indemne de Covid-19, grâce à une réduction drastique des vols internationaux et une quarantaine obligatoire pour toutes les arrivées
Ce référendum, comme le premier, s’inscrit dans un processus de décolonisation entamé en 1988 par les accords de Matignon, signés par l’indépendantiste kanak Jean-Marie Tjibaou et le loyaliste Jacques Lafleur, après plusieurs années de quasi-guerre civile entre Kanaks , premières personnes, et Caldoches, d’origine européenne
Ces affrontements ont abouti à la prise d’otages et à l’assaut de la grotte d’Ouvéa en mai 1988 (25 morts)
Ces accords, consolidés dix ans plus tard par l’Accord de Nouméa, ont institué un rééquilibrage économique et géographique en faveur des Kanaks et un partage du pouvoir politique, même si les inégalités sociales restent importantes
Mais l’écart (18 000 voix en 2018) entre les deux camps pourrait se resserrer «Il y a des endroits où l’on peut encore aller chercher des non-votants (33 000)», notamment «dans les îles Loyauté», très favorables à l’indépendance camp, selon le médecin géopolitique Pierre-Christophe Pantz
Maintenu impartialité, Emmanuel Macron prendra la parole après le résultat, dimanche à 13h00m de l’Élysée En mai 2018, il soulignait que «la France serait moins belle sans la Nouvelle-Calédonie» Le Premier ministre Jean Castex réunira «les acteurs politiques calédoniens au lendemain» de la consultation
Garant du bon déroulement du scrutin, le gouvernement ne peut pas prendre position Mais les responsables de plusieurs partis (LREM, LR, RN et UDI) ont exprimé leur souhait de voir le Caillou rester français
Si le «non» l’emporte, un troisième référendum est possible d’ici 2022 Une option que les loyalistes refusent déjà mais que les séparatistes disent vouloir mettre en œuvre très rapidement
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