La lutte contre l’inflation : la Beac renforce la restriction de l’accès au crédit en asséchant davantage les banques.

Lutte contre l’inflation : la Beac intensifie l’assèchement des banques pour restreindre davantage l’accès aux crédits

La Banque centrale des États de l’Afrique centrale (Beac) a récemment intensifié ses opérations de reprise de liquidité dans le système bancaire de la Cemac. Cette politique monétaire austère vise à lutter contre l’inflation galopante dans la région. Entre le 7 et le 11 août 2023, la Beac a proposé une offre de reprise de liquidité de 400 milliards de FCFA aux banques commerciales de la Cemac. Les établissements de crédit intéressés ont finalement cédé 300 milliards de FCFA à la banque centrale, ce qui a asséché davantage leurs coffres-forts.

Une inflation importée

Malgré les mesures prises par la Beac ces derniers mois, le taux d’inflation projeté en 2023 dans la zone Cemac reste largement supérieur au seuil de tolérance de 3%. En effet, 80% de cette inflation est d’origine non monétaire et est principalement importée en raison de la conjoncture morose sur le marché international. La Beac cherche donc à influencer la proportion de 20% de l’inflation qui est d’origine monétaire en intensifiant les reprises de liquidité dans le système bancaire.

Cette politique monétaire restrictive de la Beac a pour conséquence de durcir l’accès au crédit bancaire dans la Cemac. Les banques, face aux difficultés à se refinancer auprès de la banque centrale, ont augmenté les prêts interbancaires pour continuer à financer les agents économiques. Cependant, la Beac continue d’accroître les ponctions hebdomadaires de liquidité dans les coffres des établissements de crédit pour freiner cet élan.

En conclusion, la Beac intensifie l’assèchement des banques dans le but de restreindre davantage l’accès aux crédits et de lutter contre l’inflation. Cependant, cette politique monétaire austère ne parvient pas à influencer la proportion de 80% de l’inflation qui est d’origine non monétaire et importée. La conjoncture internationale difficile continue d’avoir un impact sur l’économie de la Cemac.

Sources: Investir au pays