Un activiste détenu au Cameroun autorisé à voir un avocat après des semaines de silence
Après plusieurs semaines de détention dans l’ombre, l’activiste connu sous le nom de Ramon Cotta, de son vrai nom Yves Kibouy Bershu, a enfin été autorisé à voir un avocat. Arrêté au Gabon puis extradé à Yaoundé, sa situation préoccupait de plus en plus la société civile, notamment en raison du silence qui entourait son sort.
Selon un communiqué publié par Maître Hyppolite Meli, un collectif d’avocats a pu rencontrer Ramon Cotta dans sa cellule de sûreté du Tribunal militaire de Yaoundé, après avoir déposé une lettre de constitution d’avocat à ses côtés. Cette rencontre, qui a duré deux heures, marque la fin de sa détention « incommunicado » et révèle des détails alarmants sur son état de santé.
### 1. Les conditions de détention de Ramon Cotta
L’avocat a rapporté que Ramon Cotta a subi de graves tortures, entraînant un début de paralysie sur le côté gauche de son corps, ainsi que des troubles visuels sévères. « Il a besoin de médicaments et surtout de lunettes prescrites par le médecin militaire… Il affirme être détenu dans une chambre noire après avoir été bien torturé et ses yeux soumis à des projecteurs », a écrit l’avocat.
### 2. Le statut juridique incertain de Ramon Cotta
En dépit de ces conditions de détention éprouvantes, le statut juridique de Ramon Cotta reste flou. Il a été entendu six fois par les autorités, dont deux fois sous torture, mais aucune charge formelle n’a été confirmée. Selon l’avocat, cinq chefs d’accusation pèsent actuellement sur lui, notamment pour acte de terrorisme, insurrection, financement de terrorisme, trafic d’armes, et outrage au chef de l’État et aux membres du gouvernement.
### 3. Une affaire internationale
L’affaire prend également une dimension internationale, car Ramon Cotta a rempli un formulaire de consentement pour que son cas soit soumis au Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire des Nations Unies. Son avocat dénonce une procédure cavalière et abusive, sans respect des codes de procédure pénale du Gabon et du Cameroun. Aucun avocat n’a été associé à son extradition, et aucun acte de consentement n’a été signé, ce qui pose de sérieuses questions sur la légalité de la procédure.
### 4. Identité et défense de l’activiste
L’identité de l’activiste est également un sujet de confusion. Connu sous plusieurs noms, son vrai nom est Yves Kibouy Bershu, tandis que Steeve AKAM est son nom d’adoption au Gabon, et Ramon Cotta, son pseudonyme d’activités. Alors que son avenir juridique reste incertain, les avocats de Ramon Cotta continuent de plaider pour ses droits, dénonçant les conditions inhumaines de sa détention et l’opacité de la procédure judiciaire à laquelle il est soumis.
Mot de la rédaction:
La situation de Ramon Cotta soulève des questions sur les droits de l’homme et la justice au Cameroun. Les allégations de torture et de détention arbitraire mettent en lumière les défis auxquels sont confrontés les défenseurs des droits de l’homme dans le pays. Il est essentiel que la lumière soit faite sur cette affaire et que la justice soit rendue de manière équitable et transparente.
L’équipe de rédaction de Cameroon Magazine.
Cameroon Magazine: N°1 sur l’actualité. Vous informer c’est notre priorité. Retrouvez toute l’actualité sur cameroonmagazine.com
Mots clés: Ramon Cotta, Yves Kibouy Bershu, activiste, détention, avocat, torture, justice, droits de l’homme, Cameroun, Gabon, extradition,
Laisser un commentaire