La France face à son passé colonial : un rapport qui interpelle

Le ministre délégué chargé de la francophonie et des partenariats internationaux, Thani Mohamed Soilihi, a honoré de sa présence le Palais de l’Elysée à Paris le 22 janvier 2025. Représentant Emmanuel Macron lors de la remise d’un rapport crucial à Paul Biya, président camerounais, ce document de mille pages éclaire le rôle de la France au Cameroun entre 1945 et 1971.

Ce rapport, élaboré par une commission d’historiens des deux nations, met en lumière la guerre de décolonisation qui a causé plusieurs milliers de morts, ainsi que le vide mémoriel entourant la répression des indépendantistes camerounais. Les recommandations incluent une reconnaissance par la France de sa responsabilité dans ces événements tragiques.

Thani Mohamed Soilihi a salué le courage des chefs d’État pour aborder cette période douloureuse. Il a exprimé l’espoir que ce rapport ne soit pas relégué aux oubliettes, mais qu’il entraîne des actions concrètes. Il a également noté que bien qu’aucune demande officielle de geste mémoriel n’ait été formulée par le Cameroun, les deux pays travailleront ensemble pour appliquer les recommandations du rapport.

Le volet culturel pourrait inclure des œuvres théâtrales et des intégrations dans les programmes scolaires pour sensibiliser les jeunes générations à cette histoire. Soilihi a souligné l’importance de cette mémoire collective, qualifiant ce travail de « thérapie de groupe ».

Le rapport souligne que la répression des mouvements indépendantistes s’est poursuivie après l’indépendance, avec l’assistance de la France. Cependant, il a été noté que le président Biya a eu le courage de permettre aux historiens de travailler sans interférence.

Concernant la perception de la France en Afrique, Soilihi a affirmé qu’il n’y a pas de déclin, même si les relations se sont distendues avec certains pays. La France continue d’investir au Cameroun, soutenant des projets de développement, notamment un programme de barrage essentiel pour l’approvisionnement électrique du pays.

Enfin, il a été question de la francophonie et de son rôle dans le maintien de relations apaisées avec les pays africains, malgré les tensions diplomatiques. Soilihi a insisté sur la nécessité de revoir les règles héritées de l’après-guerre pour donner plus de voix aux Africains dans les instances internationales.

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