Cameroon Magazine |
Paul Biya : À 92 ans, l’incertitude plane sur sa candidature à l’élection présidentielle de 2025
À 92 ans, Paul Biya, président du Cameroun depuis 1982, continue de susciter le suspense concernant une éventuelle candidature à l’élection présidentielle d’octobre 2025. Lors de son discours à la jeunesse le 10 février, suivi de son allocution du 31 décembre 2024, le chef de l’État a réaffirmé sa « détermination à servir » le pays, provoquant diverses interprétations quant à ses intentions.
« Ma détermination à vous servir demeure intacte et se renforce au quotidien, face à l’ampleur des défis auxquels nous sommes confrontés », a-t-il déclaré, sans toutefois officialiser sa candidature. Ces propos, prononcés dans un contexte marqué par une longue absence du président à l’automne 2024 et des rumeurs sur son état de santé, relancent les spéculations sur son avenir politique.
Un discours à double sens
Dans son allocution, Paul Biya a exhorté les jeunes à participer aux élections « dans le calme et la sérénité », tout en mettant en garde contre les « sirènes du chaos » et les « promesses fallacieuses » de ses adversaires politiques. Ces déclarations, interprétées comme une attaque voilée contre l’opposition, alimentent les débats sur une possible candidature du président ou, au contraire, sur la présentation d’un successeur choisi par ses soins.
Soutiens et appels à la retraite
Alors que certains, comme le député Cabral Libii, président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn), appellent Paul Biya à « prendre sa retraite politique », d’autres multiplient les soutiens en sa faveur. Les chefs traditionnels, les autorités religieuses et plusieurs partis politiques, dont l’Union des populations du Cameroun (Upc) et le Mouvement pour la défense de la République (Mdr), ont officiellement demandé à Paul Biya de se représenter.
Ces soutiens mettent en avant son « expérience », sa « sagesse » et son « patriotisme », qualités jugées essentielles pour faire face aux défis actuels du Cameroun. Cependant, l’opposition dénonce un « verrouillage » du processus électoral et une absence de renouvellement politique après 42 ans de pouvoir.
Une coalition d’opposition fragilisée
Les espoirs d’une coalition d’opposition solide s’amenuisent, laissant le champ libre à Paul Biya et à son parti, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Pour ses partisans, le président reste le garant de la « stabilité » et de la « sécurité » du pays.
Alors que le Cameroun se prépare à vivre une élection présidentielle cruciale, la question de la candidature de Paul Biya demeure en suspens. Une chose est certaine : à 92 ans, le président semble loin de l’idée de « rentrer au village », comme en témoignent ses récentes déclarations.