La Beac tente d’assécher les banques pour durcir davantage l’accès aux crédits
Depuis le 21 février 2023, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) n’a pas injecté de liquidités dans le système bancaire dans le cadre de son injection hebdomadaire de liquidités. Au lieu de cela, la banque centrale commune des six pays de la zone CEMAC propose désormais des OPA hebdomadaires de 50 milliards de FCFA. Pour ce placement, d’une durée de 7 jours, les banques sont rémunérées à un taux attractif de 0,75%.
Depuis décembre 2021, le comité de politique monétaire de la BEAC a relevé ses taux directeurs pour lutter contre l’inflation estimée à 6,4% cette année, soit plus du double du seuil communautaire de 3%. En conséquence, le taux d’intérêt sur les appels d’offres (Tiao) et la facilité de prêt marginal (TFPM) sont passés respectivement de 3,25 à 5% et de 5 à 6,75%. En suspendant les injections et en absorbant plus rapidement les liquidités, la Beac donne clairement un nouveau tournant à sa politique monétaire.
Impact sur le coût du crédit et la croissance économique
Cette politique restrictive commence à avoir un impact sur le coût du crédit. Les taux d’intérêt pratiqués par les banques de la Cemac sont passés de 10,29% en septembre 2021 à 10,75% un an plus tard, soit une hausse de 45 points. L’augmentation est encore plus importante d’un trimestre à l’autre. Entre le 2ème et le 3ème trimestre 2022, ces taux sont passés de 9,99% à 10,75%, soit une hausse de 76 points.
Cependant, cette orientation peut également avoir des conséquences négatives sur la croissance économique de la sous-région, qui est en réalité confrontée à l’inflation importée et a donc besoin de ressources pour soutenir son secteur productif. Par ailleurs, en mars, la Beac a abaissé ses prévisions de croissance pour 2023 à 2,7 % contre 3 % qu’elle espérait en décembre.
Encouragement du FMI
La Beac est encouragée dans sa démarche par le Fonds monétaire international (FMI). Les administrateurs saluent le resserrement de la politique monétaire de la Beac et l’encouragent à la resserrer davantage si elle détecte des signes de pressions inflationnistes.
En somme, la Beac tente d’assécher les banques pour durcir davantage l’accès aux crédits afin de lutter contre l’inflation. Cependant, cette politique restrictive peut avoir des conséquences négatives sur la croissance économique de la sous-région.
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